Dans un pays à proximité des ergs et des regs, dans ce pays qui a choisi de se développer au front de mer. Dans ce pays nourri par le sous-sol des regs et des ergs, tout le monde bronze. Sauf qu’il se trouve celui qui se dore au soleil de l’oisiveté, celui qui dort enveloppé par les feuilles de son livret de famille et l’autre qui, avant d’être né, est déjà doré par le compte bancaire de son papy. Ya Hafidh!
Fi del bled qui fonctionne à la baraka de moulana, l’homme qu’il faut est réellement à la place qu’il faut. Commençons par le début, des fois qu’ils nous prennent pour des débiles. Dans cette contrée en éternelle construction, tous sont urbanistes, sauf les urbanistes. Car quand tu sais, tu es marginalisé. Ya Hafidh ! Tous sont architectes, sauf celui qui sait dessiner une maison. Car celui qui sait est marginalisé. Tous sont maçons sauf le maçon ; résultat, on importe des maçons de toutes nationalités. Des chinoiseries, des maroquineries des turkichiche kabab. Tous sont réalisateurs, plutôt réalisator torrrr et travers, sauf les réalisateurs. C’est dire tout le cinéma qui se tourne grâce à des budgets coupés et roulés dans une pâte d’un gâteau de mauvais goût. Les bons techniciens, eux, sont comme ceux qui se savent marginalisés. Et quand ils travaillent, parce qu’ils sont beaux et qu’ils savent, on les chasse en criant «c’est des étrangers». Braouilla ! diront les sourds et quand les sourds se rencontrent, ils s’entendent sûrement bien. C’est le cinéma muet au temps du 3D. Hacha Chaplin.
Dans ce pays du front de mer, tous sont cordonniers sauf le cordonnier. Parce que celui qui sait
Fel bled, tous sont footballeurs sauf le footballeur car le terrain n’est pas propice aux locaux. Ceux qui savent doivent sauter par le front de mer, couper la mer, débarquer outre-mer, abandonner leur mère pour être reconnus là-bas et rapatriés à coups d’euros, de dollars et de pub
Ya Hafid, ya settar! Un jour, un type de chez nous a construit une maison. Pendant ses années, il s’est crevé à la tâche. Quand il l’a finie, il a habité à côté de sa bâtisse
ya Hafidh !
26 octobre 2010
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