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ICI MIEUX QUE LA-BAS Les jeunes et la vielle

24 octobre 2010

Contributions


Par Arezki Metref
arezkimetref@free.fr

Samedi 16 octobre : Livre, livreur, délivré Invité à la fête du livre de Saint-Étienne, ouah ! Foire aux vanités. Les mecs, ils marchent, leur ego loin devant eux. On dirait des kangourous…

du calme, vous ne faites que des livres et vous passez parfois à la télé…
Ce n’est pas exactement ce qui fait des génies… A partir de Lyon, ils nous ont transportés par bus à cause des grèves. Un bus spécial, bourré d’écrivains. Palpe un peu le poids ! Je somnolais sur mon siège en entendant Pascal Bruckner pérorer tout au long du trajet. Pas une minute sans qu’il ne parle et pas une phrase sans que, d’une manière ou d’une autre, il ne soit question de lui… Faudrait-il un peu de mégalomanie pour être un bon écrivain ? Fadaises !… Rencontrés aussi des écrivains algériens qui se frayent leur chemin dans la jungle éditoriale parisienne en affûtant leurs crocs. Eux aussi se pavanaient comme des paons ! Non, je ne dirai pas les noms, ils adorent les mises au point, les polémiques, les machins… Pourvu qu’on parle d’eux. J’en entendais un échanger avec des lecteurs, j’ai failli en avaler mon stylo. Il y allait dans l’affabulation, le mec. A l’en croire, toute l’Algérie aurait été à ses trousses, décidée à le trucider, lui le prodige dont la seule parole aurait déstabilisé… quoi au fait ? … Pauvre… Pauvre quoi ? Heureusement, il n’y a pas que ça… Il y a aussi des écrivains attachants, qui ne sont pas dans cette séduction sousdev qui consiste à montrer aux lecteurs français que nous autres les autres, nous ne sommes pas français mais que nous écrivons presque aussi bien que les Français. Et que nous sommes courageux car nous affrontons les nôtres enferrés dans la dèche mentale et intellectuelle… Pauvres… Pauvres quoi ? Ce qu’il ne faut pas faire… Pas vraiment dans mon élément, cette grande kermesse où s’entrechoquent les ego à coups de tirages et retirages… Une gloire de papier ! Par bonheur, dans la soirée, invité par une association, j’ai écouté Malika Domrane chanter à capella à la gloire de Fadhma Aït Mansour, la mère des Amrouche, dont elle a raconté l’histoire. Un moment fort et vrai !
Dimanche 17 : Arkoun à At Yani Dans le train avec Benjamin Stora. Il parle de son livre sur Mitterrand dans lequel il atteste que celui qui, président, a aboli la peine de mort, a été ministre de la Justice sous la 4e République et a approuvé l’exécution des militants algériens pour l’indépendance, condamnés à mort par les tribunaux d’exception français. Le livre de Stora a donné lieu à un film qui doit passer, je crois, le 4 novembre sur France 2. Le portable vibre. J’entends une voix à travers les grésillements. Qui est-ce ? C’est Hamid… Je t’appelle de At Yani. Salut, Hamid, comment ça va au bled ? Je t’informe que nous organisons un hommage à Mohamed Arkoun à At Yani. A qui ? Mohamed Arkoun, natif d’ici, tu le sais… Oui, bien sûr ? Ça se passe quand ? Le 30 octobre ! La question rituelle : y aura qui ? Rachid Bellil et Slimane Hachi déjà… Je t’en dirai davantage… J’attends, Hamid… Envoie-moi surtout l’information sur le lieu et l’heure….
Lundi 18 : Tous les autres s’appellent… comment déjà ? Angela Merkel y est allée de son couplet sur l’immigration. C’était l’une des dernières chefs d’Etat européens à avoir tenu si longtemps devant la vague populiste qui impute la crise aux étrangers… La chef du parti chrétien-démocrate a lâché le morceau : l’approche multiculturelle de l’immigration a, selon elle, échoué. En ligne de mire, les 5 millions de musulmans qui vivent en Allemagne, essentiellement venus de Turquie. En fait, la chancelière ne fait que rejoindre ce mouvement lancé fin août par la parution d’un livre dû à la plume d’un membre influent du directoire de la Banque centrale, responsable de la commission des finances du Sénat. Il s’appelle Thilo Sarrazin (si, si…) et son livre, L’Allemagne court à sa pertemet en garde contre l’invasion islamique et le déclin de «l’identité culturelle allemande». Relation entre l’un et l’autre ? Faible niveau d’éducation des immigrés musulmans et manque d’intégration. Son discours a satisfait tant et si bien une partie de l’opinion que s’il créait un parti aujourd’hui, Thilo Sarrazin recueillerait 10 à 15 % des suffrages. Si certains militants de son parti se sont alignés sur cette idée que les immigrés sont les fauteurs de crise, Angela Merkel, pour sa part, avait tenu jusquelà. Le rempart vient de tomber. A suivre…
Mardi 19 novembre : Amnistier Gharbi ! Naturellement, je rejoins les pétitionnaires en faveur de Mohamed Gharbi, ce Patriote condamné à mort. J’ai déjà eu l’occasion de dire à quel point était scandaleuse sa condamnation prononcée, non pas comme une décision de justice, mais comme une réplique de vendetta. On sait dans quel climat de pression intégriste se sont déroulés les multiples épisodes du procès. On sait aussi que les circonstances de son acte n’ont pas été prises en compte dans leur globalité. On sait enfin qu’il est une sorte de bouc émissaire dont la condamnation à mort traduit les concessions du pouvoir au terrorisme, et le rôle malheureux de la justice dans l’abandon de l’équité. Je ne peux qu’inciter chacun à défendre une idée de l’Algérie résistante à la compromission intégriste, en demandant que la justice prenne en compte les circonstances largement atténuantes de l’acte de Mohamed Gharbi. Il n’est pas normal que des terroristes aux mains tachées de sang, qui revendiquent des meurtres, se baladent, conquérants, dans «l’Algérie réconciliée», et qu’un Patriote quasiment en état de légitime défense paye le prix de la lâcheté.
Mercredi 20 octobre : Questions à un jeune poète ! J’ai retrouvé dans mes affaires le livre d’entretiens paru vers 87 entre Hafid Gafaiti et Kateb Yacine. Un livre tout rabougri qui porte une telle sève et une telle force ! Il s’ouvre sur une citation de Rainer Maria Rilke : «Efforcez-vous d’aimer vos questions elles-mêmes, chacune comme une pièce qui vous serait fermée, comme un livre écrit dans une langue étrangère ».
Jeudi 21 : La main de l’étranger dans les banlieues françaises ! Info parue dans Courrier international. La confiance en l’Etat des jeunes banlieusards de France n’est pas perdue pour tout le monde. Tandis que le président français et son gouvernement ont une approche guerrière de la banlieue – qui le leur rend bien—, les Etats-Unis, selon un article du New York Time repris par Courrier international, investissent des sommes substantielles pour promouvoir ces jeunes qui représentent la France de demain. Toujours en avance d’une guerre, le gouvernement américain a compris que quelle que soit la puissance du conservatisme au pouvoir, le processus multiethnique et culturel est inexorable. Il arrivera le jour où les proscrits d’aujourd’hui seront les élites de demain. Obama par exemple !
Vendredi 22 octobre : Plongée dans la musique morvandelle. C’est à Nevers, cette ville où Marguerite Duras fait se dérouler une partie de son Hiroshima, mon amour. Pierre Bastide, poète d’ici né à Aïn Témouchent, revient de Kabylie où il est allé lire des poèmes en hommage à Si Mohand u M’hand. Il raconte ses émerveillements en lisant des textes et en nous montrant des photos. Rémi, lui, joue de la vielle. Il connaît l’histoire des ménétriers du Morvan. Avec son fils Simon à la guitare, il nous fait voyager dans les traditions d’une musique et d’une poésie qui pourraient être les nôtres. Qui sont un peu les nôtres.
A. M.

Source de cet article :
http://www.lesoirdalgerie.com/articles/2010/10/24/article.php?sid=107765&cid=8

À propos de Artisan de l'ombre

Natif de Sougueur ex Trézel ,du département de Tiaret Algérie Il a suivi ses études dans la même ville et devint instit par contrainte .C’est en voyant des candides dans des classes trop exiguës que sa vocation est née en se vouant pleinement à cette noble fonction corps et âme . Très reconnaissant à ceux qui ont contribué à son épanouissement et qui ne cessera jamais de remémorer :ses parents ,Chikhaoui Fatima Zohra Belasgaa Lakhdar,Benmokhtar Aomar ,Ait Said Yahia ,Ait Mouloud Mouloud ,Ait Rached Larbi ,Mokhtari Aoued Bouasba Djilali … Créa blog sur blog afin de s’échapper à un monde qui désormais ne lui appartient pas où il ne se retrouve guère . Il retrouva vite sa passion dans son monde en miniature apportant tout son savoir pour en faire profiter ses prochains. Tenace ,il continuera à honorer ses amis ,sa ville et toutes les personnes qui ont agi positivement sur lui

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