Edition du Lundi 25 Juillet 2005
La nouvelle de Adila Katia
Cœurs brisés
RÉSUMÉ : Nawel en a assez de vivre. Elle a fait le mauvais choix pour elle et pour son bébé. Elle décide d’abréger ses souffrances. Une femme âgée est touchée par sa détresse l’invite chez elle. Elle profite pour la raisonner. Nawel sort pour appeler son mari. Fatma-Zohra s’inquiète quand elle tarde à revenir…
La dame espère s’être trompée et que Nawal va frapper à la porte d’un instant à l’autre. Le bébé pleure toujours et elle a beau lui murmurer des mots doux, il ne se calme pas. Il sent l’absence de sa mère et l’inquiétude de Fatma-Zohra se transforme en peur. Une pensée fait son chemin qui ne la rassure en rien.
- Elle va revenir… elle va revenir, lui dit-elle. Elle ne peut pas t’abandonner… Tu es tout ce qu’elle a de plus précieux…
Lorsqu’on frappe à la porte d’entrée, elle court ouvrir, persuadée que c’est Nawel qui est de retour. Elle est déçue en découvrant son mari El hadj Tahar.
- Qu’est-ce que tu as ? Tu ne veux pas que je rentre maintenant ? Tu veux que je retourne au café, sans même avoir déjeuné ? demande-t-il, avant de prêter attention au bébé qu’elle portait. Parce que tu as de la visite ?
- Non ! Reste… C’est juste que j’attendais la mère du bébé, répond-elle. Je me demande dans quel pétrin je me suis fourrée.
- Raconte, la prie son mari.
Fatma-Zohra lui raconte tout ce qu’elle sait de la jeune femme.
- Je tenais à ce qu’elle retourne chez elle. Je ne me suis doutée de rien… Je m’attendais à ce qu’elle rentre après avoir appelé son mari.
- Elle va revenir, la rassure-t-il. Tu ne dois pas tirer de conclusions hâtives. D’ailleurs, je vais l’attendre avec toi.
Les minutes qui s’écoulent leur paraissent interminables. Au bout d’une demi-heure d’attente, hadj Tahar décide d’appeler la police. Mais Fatma-Zohra l’en empêche.
- Elle a laissé ses affaires ici, lui dit-elle. Fouille dans le sac, peut-être que tu vas trouver ses papiers ?
- Non, c’est à toi de le faire.
Fatma-Zohra pose le bébé et se met à vider le sac. Elle trouve les papiers de Nawel et son agenda.
- Il y a plusieurs numéros, dit-elle à son mari. Appelle-les, ils doivent la chercher.
- Ils doivent connaître la vérité, insiste Fatma-Zohra. Après ce sera à eux de prendre les choses en mains. Tu comprends, sa famille doit être mise au courant au même titre que la police.
Hadj Tahar compose le premier numéro et tombe sur la mère de Nawel. Celle-ci est au courant de sa disparition et promet de venir très vite. Il appelle ensuite le fils d’un voisin, un inspecteur de police. Ce dernier lui apprend qu’une femme s’est jetée sous les roues d’un camion. Le chauffeur n’a pas pu l’éviter. Elle est morte sur le coup.
La photo de la pièce d’identité révélera à l’inspecteur qu’il s’agit bien d’elle.
Fatma-Zohra est sous le choc en apprenant la nouvelle. Elle a de la peine pour Nawel et pour son bébé. Hadj Tahar appelle les autres numéros. À l’un d’eux, on lui apprend que le mari de Nawel ne travaille plus. Il n’insiste pas. Le lendemain, il part aux arrêts des bus. Il attend Keltoum et Saïd. Il les accompagnent à la morgue de l’hôpital.
Ensuite, ils les emmènent voir le bébé. C’est un moment très pénible. Fatma-Zohra est aussi accablée qu’eux. Le constat du décès en poche, Saïd prend les dispositions nécessaires pour ramener la dépouille de leur fille à la maison.
- Est-ce que vous garderez le petit ou allez-vous le remettre à son père ?
- Je vais m’occuper de lui, répond Keltoum. Son père passe son temps dans les bars…
Keltoum a bien des remords. Rien de tout cela ne serait arrivé si elle ne lui avait pas fermé la porte au nez. Elle en a le cœur brisé tout comme Hamid qui ne s’est toujours pas remis de sa disparition.
Quatre années ont passé depuis et dans la région de Maghnia, on n’est pas près d’oublier cette histoire véridique des plus dramatiques.
FIN
ADILA KATIA
adilakatia@yahoo.fr
7 février 2011 à 15 03 17 02172
je voudrai savoir ou est ce qu ‘on achete les livres de adila katia merci