Edition du Mardi 19 Octobre 2010
Des gens et des faits
Malgré tout
La nouvelle de Adila Katia
RéSUMé : Mélissa est décidée à mettre fin à leur relation. Elle envisage de partir à l’étranger. C’est lors d’un séminaire qu’elle voudra lui en parler. Mais elle craint sa réaction…
23eme partie
Tout lui paraît facile à dire avant de se retrouver en face de lui. Elle est pâle.
- Qu’y a-t-il ?
Belkacem a retiré sa veste tout en l’invitant à asseoir sur le bord du lit.
La jeune fille choisit de s’asseoir dans le fauteuil, un peu plus loin, alors qu’il s’étend sur le lit.
- Tu sais, dit-il, en lui faisant signe de le rejoindre sur le lit. On sera plus à l’aise pour discuter. J’ai beaucoup de choses à te confier.
- Moi aussi, murmure-t-elle, en allant prendre place près de lui.
- Qu’attends-tu ?
- Je préfère que tu commences, dit-elle, qui tente encore de trouver la force d’aborder le sujet.
Belkacem prend un bon moment avant de se décider à parler.
- Je t’aime. Si je n’avais pas été aveugle, il y aurait longtemps que je t’aurais demandé en mariage, dit-il en prenant sa main. Depuis quelque temps, j’ai la conviction que tu es la femme de ma vie. Je voudrais t’avoir à mes côtés pour toujours ! Voudrais-tu de moi pour mari ?
Mélissa pleure, n’arrivant pas croire. Elle n’est pas en train de rêver ou d’imaginer ce moment. Belkacem l’a réellement demandé en mariage. Elle ne sait pas pourquoi, mais peut-être a-t-il senti qu’elle était à bout de patience ? Qu’il l’aurait perdue…
- Qu’est-ce que tu voulais me dire ?
- Si tu savais, murmure-t-elle. Combien je t’aime. Je suis si heureuse. Mais est-ce que ta famille est au courant ?
- Non. Je leur en parlerai à mon retour.
- Tu penses venir quand ?
- Avant la fin du mois, lui apprend-il. Et le mariage aura lieu rapidement. Je ne veux plus être séparé de toi. Je t’aime !
- Je suis si heureuse que cela soit réciproque entre nous.
- Moi, je ne t’aime pas ! Je t’adore !
Le week-end qu’ils passent à Alger leur semble bien court. Ils ont appris à leurs collègues leur intention de se marier. Souad en tombera malade et déposera sa démission le lendemain.
Sa famille, trop heureuse qu’il ait enfin décidé de se stabiliser et d’oublier ses mauvaises habitudes, ne traîne pas les pieds.
La demande en mariage a lieu une semaine après. Mélissa est si heureuse qu’elle pleure ce jour-là. La belle-mère, Khadidja, prend Wahiba à part. Elle a des choses à lui dire. Pour que tout soit clair, pour qu’il n’y ait pas de malentendu à l’avenir.
- Où vont-ils habiter ?
- Je l’ignore, répond Wahiba. Pourquoi ?
- Dans notre famille, l’aîné ne part jamais s’installer ailleurs. Est-ce que votre fille le sait ?
- Si c’est le cas, votre fils a dû le lui dire !
- Et ce n’est pas tout, elle ne travaillera plus, poursuit la belle-mère. Dans notre famille, les femmes ne sortent jamais.
Wahiba fronce les sourcils, se demandant si Mélissa était au courant.
- Dans notre famille, les femmes s’occupent de leurs enfants, de leurs maris, de leurs foyers. Rien d’autres.
- Nous aussi, nous nous occupons de nos familles et du reste. Tout en étant libre de sortir de temps à autre pour effectuer des achats, dit Wahiba. Pour voir le médecin, pour rendre visite à la famille et aux amis…
- Le médecin, jamais sans le mari ! Quant à la famille et les amis, c’est uniquement lors des fêtes ou des enterrements.
La mère de la future mariée se demande si sa fille a fait le bon choix. Si elle est heureuse aujourd’hui, qu’en sera-t-il dans des mois, après qu’elle ait été privée de l’essentiel ? La liberté…
À suivre
A. K.
19 octobre 2010
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