Edition du Lundi 22 Août 2005
Culture
Le sens d’un combat
Commémoration de la mort du Chahid Ramdane RAHMOUNI
Par :Rubrique Culturelle
Il y a quarante-cinq ans, le 18 août 1960, tombait au champ d’honneur, à l’âge de 25 ans, le sous-lieutenant de I’ALN, Ramdane Rahmouni.
Faisant partie des plus jeunes officiers de la Wilaya III, le chahid Ramdane Rahmouni est tombé au champ d’honneur les armes à la main, au cours d’une bataille qui a duré plus de quatre jours. C’était au lieu-dit Chaoufa, à proximité de l’oued Sebaou, dans la daïra d’Azzazga, où le chahid et trois autres de ses compagnons de lutte étaient en mission. Malgré l’artillerie lourde composée de troupes aéroportées et de génie militaire, l’armée coloniale n’est arrivée, au cours de ce combat inégal, à atteindre ces valeureux moudjahidine qu’en faisant appel aux fameux chasseurs alpins stationnés dans la région de Yakouren.
Aujourd’hui, quarante-cinq années plus tard, l’œuvre du chahid Ramdane Rahmouni est encore vivante. Les moudjahidine de la Wilaya III se rappelant encore du courage de ce jeune officier qui a commencé la lutte armée bien avant le déclenchement de la révolution du 1er Novembre 1954.
C’est en parfait architecte qu’il construit un grand abri souterrain au sein même de sa maison familiale, au village Laghrouss, dans la commune de Mekla. Cette œuvre architecturale a été réalisée de telle sorte de ne permettre aucune identification extérieure qui puisse indiquer l’existence d’une quelconque construction souterraine qui pouvait accueillir plus d’une centaine de moudjahidine en même temps. C’est sa défunte mère, yemma Zaïna, et sa jeune épouse, âgée à l’époque de 19 ans, qui avaient la charge de gérer cet abri, qui donnait accès directement aux montagnes du Djurdjura. Cet abri a continué à servir de lieu de refuge et de transit pour les moudjahidine de la wilaya III, en général, et à ceux de la Zone 3, en particulier, même après la mort du chahid le 18 août 1960. Ce week-end, des proches et des compagnons de lutte du chahid Ramdane Rahmouni, se sont recueillis sur sa tombe et celle de ses trois compagnons de lutte qui sont enterrés ensemble sur les lieux même de la bataille. Ce recueillement a été une occasion pour son épouse et son fils de lancer un appel aux autorités compétentes afin de préserver ce site et d’y construire une stèle commémorative pour que nul n’oublie le valeureux combat des dignes fils de l’Algérie indépendante. Rendez-vous est pris pour le 1er novembre prochain.
17 octobre 2010
EPHEMERIDES