Edition du Mardi 30 Août 2005
La nouvelle de Adila Katia
Les retrouvailles
RÉSUMÉ : Nadia profite d’un moment de répit durant l’absence de sa belle-sœur. Elle a conscience d’avoir à accepter pour ne pas froisser son frère. Mais elle refuse de se séparer de ses enfants. Hamida compte sur ce dernier point, pour la forcer à partir…
Le sujet n’est pas abordé tout de suite. Hamida attend que les enfants soient retournés, pour aller voir Tewfik. Elle l’encourage à faire sa demande en mariage. Voyant qu’il est hésitant, elle lui promet de l’aider.
- Tu vas avoir de l’avancement, lui dit-elle. Au fil du temps, tu deviendras le bras droit de Mohand. Pense à tout ce que ce mariage t’apportera !
- Pour qu’il puisse avoir lieu, il faudrait déjà qu’elle accepte, réplique Tewfik.
- Pourquoi n’irais-tu pas la voir ? lui propose-t-elle. Elle est à la crèche jusqu’à dix-huit heures. Si tu veux, je passe la prévenir de ta visite.
- D’accord. Je passerai avant la fermeture. À tout à l’heure.
Hamida retourne chez elle, satisfaite. Maintenant qu’elle lui a arrangé un rendez-vous, il ne lui reste plus qu’à trouver une idée pour que Mohand les voie ensemble.
Elle doit le tirer hors de son bureau. L’unique excuse qu’elle peut utiliser sans éveiller ses doutes est qu’elle fasse semblant d’être souffrante. En milieu d’après-midi, elle se rend chez son gynécologue. Comme elle n’a pas de rendez-vous, elle doit attendre longtemps. Cela l’arrange. Il est près de dix-sept heures lorsqu’elle peut être examinée par la gynécologue. Elle a un petit kyste, rien de méchant mais quand elle appelle son mari du cabinet, elle profite du fait qu’elle soit seule pour pleurer. Elle tient à ce que Mohand vienne la chercher. Ce dernier ne se rappelle pas l’avoir entendue se plaindre de douleurs.
- Je croyais que c’était passager, ment-elle. Finalement, tout à l’heure, la douleur était insupportable. L’examen a révélé que c’est un fibrome. Elle a parlé d’une opération.
Hamida passe un moment à renifler.
- Est ce que tu peux venir me ramener à la maison ? lui demande-t-elle. Je ne me sens pas la force de prendre un taxi.
- Ne bouge pas ! Je viens tout de suite, promet Mohand.
Comme toujours, il tient parole. Hamida est déjà dehors quand il arrive. Elle monte sans perdre de temps alors qu’elle devine qu’il a envie de voir la spécialiste.
- Je suis fatiguée, rentrons tout de suite, le prie-t-elle.
- Tu as certainement une ordonnance, fait-il remarquer. Je t’achète d’abord les médicaments.
- Elle m’a faite une injection, ment-elle. Elle m’a demandé d’attendre l’effet que ça va faire et de l’appeler si j’ai encore mal.
- Tu te sens mieux ? demanda-t-il.
- Oui, un peu.
- Cela ne te dérange pas si je m’arrête pour prendre Nadia ? demande-t-il quand ils passent devant l’appartement transformé en crèche.
- Ne tarde pas, le prie-t-elle, heureuse qu’elle n’ait pas eu à lui souffler l’idée.Mohand laisse le moteur en marche et va appeler Nadia. Il est surpris de la trouver avec Tewfik. Nadia devient subitement pâle en le voyant.
- Mohand ! Mais qu’est ce que tu fais ici ?
- C’est à moi de poser la question, rétorque-t-il. Mais je ne veux plus savoir. Il est en colère et il part sans elle. Hamida aurait crié de joie si elle avait été seule. Elle baisse la tête pour qu’il ne voie pas son sourire. Il démarre en trombe.
- Elle est déjà partie ? demande-t-elle.
- Elle aurait mieux fait de partir, réplique-t-il.
Hamida sait pourquoi.
(À suivre)
A. K.
Adilakatia@yahoo.fr
17 octobre 2010
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