Edition du Samedi 17 Septembre 2005
Culture
Le directeur de la Bibliothèque nationale a lancé un appel à tous ceux qui détiennent des manuscrits dans le cadre d’études, leur demandant de les restituer.
Les participants à la rencontre consacrée au manuscrit, tenue en marge de la journée nationale du livre à la bibliothèque nationale d’Algérie, jeudi dernier, ont été unanimes quant à la nécessité de préserver cette précieuse richesse culturelle qui constitue la mémoire de la nation algérienne. Ils ont appelé les jeunes chercheurs dans les universités et les bibliothèques à cataloguer les manuscrits non classés que recèlent les bibliothèques privées et celles des zaouïas. Des représentants de zaouïas, des chercheurs et des éditeurs ont abordé, lors de cette rencontre, les étapes par lesquelles passe le manuscrit (écriture, réalisation, publication et conservation), sans oublier les circonstances historiques traversées par l’Algérie qui ont été propices au pillage des trésors que recelaient les bibliothèques algériennes avant l’occupation française.
Un chercheur du département des manuscrits à la bibliothèque nationale, M. Salim Khirani, a donné un aperçu historique sur la Bibliothèque nationale moderne, créée sur décision du général Clauzel en 1835, et qui a reçu des centaines de manuscrits de Médéa et de Constantine. Son fonds bibliographique a été enrichi grâce aux bibliothèques des cheikhs et des érudits algériens après leur décès, a-t-il souligné, précisant que ceci a été possible grâce aux dons de leurs proches, à l’instar de la bibliothèque de cheikh Ben Dedouche et cheikh Ben Hamouda. Mais aussi grâce aux dons du ministère de la Culture, notamment les manuscrits de l’Émir Abdelkader et d’autres tout aussi précieux.
Un représentant de la zaouïa Othmania de Mostaghanem,
M. Yahia Barka, a, pour sa part, soulevé le problème de la réalisation et de la publication du patrimoine entravant le processus de sauvegarde du patrimoine écrit. Il a, à ce propos, rappelé l’allocution de la ministre de la Culture qui a appelé à recourir à cet important héritage de manuscrits en vue de réécrire l’histoire de l’Algérie. Le président du syndicat des éditeurs et responsable de la maison d’édition Thala, M. Mohamed Tahar Karfi, a déploré, quant à lui, “l’absence d’une politique culturelle en matière de patrimoine”, précisant que pendant 150 ans, le patrimoine édité n’a pas dépassé les 700 ouvrages en Algérie et à l’étranger.
Par ailleurs, le directeur de la Bibliothèque nationale, M. Amine Zaoui, a lancé un appel aux personnes ayant pris des manuscrits dans le cadre d’études, en vue de restituer ces biens à leurs propriétaires légitimes. Il n’a pas écarté l’idée de recourir à la justice.
R. C./APS
16 octobre 2010
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