Edition du Jeudi 29 Septembre 2005
La nouvelle de Adila Katia
“Sans l’amour”
RÉSUMÉ : Lydia fait tout pour mettre à l’aise Léna. Elles partagent la même chambre. Mourad ne restera pas. Il retourne au pays. Léna pense à abandonner ses études et chercher du travail…
Pendant les deux semaines suivant son retour, Léna passera son temps à chercher du travail. Après avoir envoyé sa candidature à des entreprises recherchant secrétaire de direction, standardiste ou réceptionniste, elle espère une réponse de l’une d’elles mais cela ne l’empêche pas de faire la tournée des restaurants et des hôtels. Elle tient à ne dépendre de personne.
- Je travaillerai la nuit. Les corvées ne me font pas peur, dit-elle au propriétaire d’un hôtel-restaurant. J’ai besoin de travailler.
- Vous êtes mère célibataire ?
- Non, j’ai seulement besoin de travailler afin de continuer mes études. Je suis l’aînée d’une famille nombreuse, ment-elle. Je ne peux plus compter sur mes parents.
- C’est bien de se prendre en charge si tôt. Moi, je n’ai pas besoin d’aide pour l’instant, lui dit le propriétaire. Mais ma femme a une boulangerie et une pâtisserie. Si vous voulez, je vous envoie chez elle.
- Ce serait merveilleux, s’écrie-t-elle. Merci, ajoute-t-elle alors qu’il lui écrit l’adresse.
- Partez. Je l’appelle. Elle vous recevra bien. Léna le remercie une deuxième fois. La boulangerie étant située dans le quartier voisin, elle prend le bus pour s’y rendre. Elle se renseigne auprès d’un buraliste avant de s’aventurer dans le quartier qu’elle ne connaît pas.
Au bout d’un quart d’heure de marche, elle la trouve enfin. Dès qu’elle entre dans la boulangerie, une femme d’un certain âge lui sourit. Léna devine que son mari a tenu promesse.
- On m’a dit que vous cherchez du travail, lui dit-elle après s’être échangé le bonjour.
- Oui, je ferai tout ce que vous voulez, répond Léna. Tout.
- Je ne vous cache pas que j’avais besoin d’une vendeuse. Vous êtes jolie et votre regard est chaleureux, poursuit la boulangère.
Les clients seront plus intéressés par vous que par le pain et les gâteaux. Mais cela ne me dérange nullement. Vous commencez tous les jours à dix heures et demie jusqu’à vingt heures. Est-ce que vous vous sentez capable de tenir le coup ?
- Le week-end aussi ? demande Léna.
- Oui, le dimanche matin aussi. C’est d’accord ? Vous êtes toujours intéressée ?
- Et comment ? J’ai vraiment besoin de travailler, répond Léna. Je commence quand ?
- Demain.
Elles s’entendent ensuite sur le salaire. Léna ressort de la boulangerie heureuse et rassurée. Mais sa joie est bien brève. quand elle entend, dans le bus qu’elle a pris pour rentrer chez Mourad, une jeune fille de son âge parler à sa maman, elle ressent un pincement au cœur.
Pas un jour n’a passé sans qu’elle n’ait pensé à sa mère. Elle voudrait appeler à la maison mais elle redoute de tomber sur son père.
Elle décide d’attendre encore un peu avant de tenter de la contacter. Elle n’ignore pas que son départ a dû les bouleverser. Son père doit ruminer sa colère et surveiller le quartier, dans l’espoir de mettre la main dessus.
En pensant à toutes ses choses, elle perd son sourire. Quand elle arrive devant le pavillon, elle voit le garage grand ouvert. Mourad est de retour.
Le sourire lui revient. Elle est heureuse. Elle ne s’en est pas rendue compte tant elle était occupée à chercher du travail. Mourad lui a manquée plus qu’elle ne l’aurait imaginé…
(À suivre)
A. K.
16 octobre 2010
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