Edition du Samedi 26 Novembre 2005
Culture
Jeudi passé à la librairie El-Ghazali, le journaliste écrivain Hamid Grine avait rendez-vous avec ses lecteurs pour une séance de vente-dédicace et de débat autour de Cueille le jour avant la nuit, paru aux éditons Alpha Design.
Ce livre, dont le choix éditorial de l’éditeur a fait qu’il prenne la forme d’un essai, explique l’auteur, relèverait plutôt de l’autobiographie proprement dite plus personnelle donc plutôt que d’un récit, car l’auteur voulait un livre qui raconte ses rapports avec les hommes et la philosophie de la vie qu’un livre où il se raconte lui-même et le confinerait dans le domaine du privé.
L’essai donc de Hamid Grine est né des expériences et des rencontres. Rencontres avant tout avec la littérature, la philosophie, la sociologie, les civilisations et à travers des auteurs et des intellectuels qui avaient donné les matériaux nécessaires qui ont forgé le caractère et la spiritualité de l’auteur et “m’ont permis de vivre” aussi, dira l’auteur, en se nourrissant de ces premières lectures : Sénèque, Socrate, Pascal, Montaigne, Camus, Henri Miller. Mais au fil des pages qui se déclinent en 48 thèmes, abordés alphabétiquement, nous rencontrons d’autres personnages qui s’incrustent pour “prêter” main-forte à l’auteur dans sa recherche philosophique et pour étayer ses idées sur l’amitié, la beauté, le courage, l’exil, l’espoir, la folie, la grandeur, la paix et autres.
Ainsi au coin d’une page, entre deux lignes, surgissent Françoise Giroud, Simone de Beauvoir dans le chapitre “Femmes”.
Dans un autre registre Caligula, Baudelaire, Maupassant, Proust… Tolstoï, on se laisse aller à la lecture de Pèlerinage en mémoire de Camus où se dresse l’antique cité, Tipasa, en mémoire du temps. Cette philosophie de la vie, Hamid Grine la revendique pour mieux aborder les affres et les vicissitudes d’une existence qui n’a pas été tendre mais qui a forgé entre le terrorisme, l’exil, la détresse, la tristesse. “La vie n’est pas un long fleuve tranquille, mais un fleuve tumultueux, rapide, capable de tout emporter. Il s’agit de savoir s’accrocher à la bonne branche”, écrit Hamid.
Et cette branche, qui a permis à Hamid justement de sortir victorieux d’une confrontation avec les évènements douloureux ou heureux, la tend à son tour à ceux qui cherchent à mieux s’accomplir comme ceux qui sont en quête de bonheur qu’ils puissent trouver à travers Cueille le jour avant la nuit, un livre, rappelons-le, qui raconte “30 ans de vie, d’expériences frottées à la philosophie des Romains, ceux qui nous apprennent à vivre” le chemin de leur cœur.
Nassira Belloula
15 octobre 2010
LITTERATURE