Edition du Jeudi 15 Décembre 2005
Culture
C’est son troisième roman, la suite de ce qu’est devenu une trilogie, après “Dix ans de solitude” et “La citadelle oubliée”, que Bouziane Benachour a présenté mardi dernier à la bibliothèque nationale.
L’écrivain Bouziane Benachour a présenté, mardi passé, à la Bibliothèque nationale aux amateurs de la littérature francophone son nouveau roman intitulé El Hogra, paru récemment aux éditions Dar El Gharb. Ce roman est le plus proche des écrits de Benachour à la littérature, selon
M. Lamine Zaoui, l’écrivain étant un homme de théâtre et un critique. Cette œuvre s’inscrit, a indiqué
M. Benachour, en prolongement des précédents romans dont le premier paru aux éditions Dar El Gharb en 2003, sous le titre Dix ans de solitude. Et le deuxième roman intitulé La citadelle oubliée, édité en 2004 par les mêmes éditions, est écrit dans un style littéraire qui a marqué les écrits des journalistes algériens qui ont rapporté des témoignages des scènes de l’Algérie des années 1990. Toutes ses œuvres se déroulent dans le même contexte de peur et d’angoisse qu’a vécu l’Algérie durant les années du terrorisme sanguinaire. C’est par la voix des mêmes personnages que l’auteur dit vouloir inciter la société, notamment les universitaires et les historiens, à aborder cette étape noire de la vie du peuple algérien et analyser ses retombées sur l’homme ainsi que sur l’économie. Hogra, au titre évocateur, est une œuvre qui raconte l’histoire des habitants de Sidi Béchar — un nouveau village rongé par un tas de fléaux gonflés par la révolte face à la misère et à l’injustice — qui vont s’organiser autour de Mourou Dherba, un simple citoyen, un retraité de théâtre, qui s’insurge contre une drôle de décision des autorités qui feront payer désormais une taxe à tout citoyen qui utilisera la route menant vers le cimetière. Mourou Dherba va commencer par utiliser des moyens pacifiques pour faire annuler cette décision avant de monter en créneau et organiser des mouvements de protestation. Ni la prison ni l’intimidation d’un responsable des services de la Gendarmerie nationale ne le dissuadent. Bien au contraire, Dherba est alimenté d’une force étrange, surtout lorsqu’il bénéficie du soutien de ses amis et de ses voisins, qui l’encouragent encore plus dans sa lutte menée contre les décideurs, peu soucieux de la volonté de la population. L’auteur peint notamment plusieurs portraits de personnages qui vont alimenter son roman par leur force et présence ; Hamoudi le mécanicien, le meilleur ami du héros, Aoued Sfinja, Hadja Zineb, Zaârour le postier et Osman Guinga, le brigadier. En somme, ce roman parle des gens du peuple, accrochés à leurs principes, qui luttent pour améliorer leur quotidien.
R. C.
15 octobre 2010
LITTERATURE