Edition du Dimanche 27 Novembre 2005
RÉSUMÉ : Mouna décide de sortir pour faire des achats. Avant de rentrer, elle aperçoit la voiture de son mari et une jeune femme avec lui. Elle rentre, épuisée par l’émotion. Sa mère la rassure que son mari est tout à elle. Mouna veut surprendre son mari et elle se rend chez elle sans avoir appelé…
Mouna frappe. Elle n’a pas ses clefs. Sa belle-mère lui ouvre. Elle écarquille les yeux en la voyant.
- Tu es venue ? Samir ne t’attendait plus, ajoute-t-elle en s’effaçant pour qu’elle entre. Mais il ne devrait pas tarder…
Mouna remarque que sa maison est bien propre. Elle va à la cuisine pour y déposer les gâteaux que lui fait sa mère. Elle est surprise. Sa belle-mère a préparé du thé et a sorti un beau service. Il y a aussi dans une assiette des gâteaux.
- Ne me dis pas que tu as deviné que je rentrerai aujourd’hui !
- Ce jour se fête. Après tout ce temps…
Fathma a un air satisfait que Mouna n’apprécie pas. Sa belle-mère est la dernière personne à vouloir son retour. Quant à le fêter…
Elle a envie d’appeler Samir mais elle gâcherait l’effet de surprise. Elle va dans sa chambre et constate que tout est à sa place. Comme avant.
Elle s’assoit sur le bord du lit. Elle ne retourne pas au salon pour éviter de discuter avec sa belle-mère. Elle se rappelle la dernière fois qu’elles se sont vues. Elle veut se passer de sa méchanceté. Elle est venue faire une surprise à son mari.
Elle attend longtemps. Il est près de quinze heures quand elle entend sonner. Sa belle-mère va ouvrir. Elle souhaite la bienvenue et semble heureuse. Elle ne parle pas qu’à Samir. Il y a une voix de femme.
Quand Mouna sort de sa chambre, il n’y a personne dans le couloir. Ils sont dans le salon. Elle ne comprend pas ce qui se dit mais les éclats de rire sont éloquents. Intriguée et plus que jamais inquiète, elle se dirige vers le salon. Ce qu’elle voit lui donne un coup au cœur. Son mari et la jeune femme qu’elle reconnaît avoir vu avec lui dans la voiture, sont assis l’un près de l’autre sur le canapé. Fathma est en train de servir
le thé.
- Je vois que tu n’as pas perdu ton temps, dit-elle en entrant.
Samir, tout à Hassina, ne l’a pas vue entrer et se lève brusquement, comme pris en faute.
- Mouna ! Mais qu’est-ce que tu fais ici ?
- C’est vrai que je ne suis plus chez moi, réplique-t-elle. J’avais senti en vous voyant que tu avais changé. J’étais inquiète. Mon cœur ne se trompe jamais.
- Ce n’est pas ce que tu crois, dit Samir. C’est juste une amie. Je te présente Hassina.
- Je suis ravie de votre retour.
Elle s’est levée et lui tend la main. Mouna l’ignore.
- Vous ne vous y attendiez pas, dit-elle. Tu m’as vite “remplacée”. Cela arrange ta mère, elle danserait presque de joie.
- Je te jure qu’il n’y a rien ! s’écrie Samir. C’est juste une amie… Elle pourrait même être la tienne.
- Elle sera l’amie de ta mère, rétorque-t-elle. Adieu.
- Non, attends…
Mais Mouna se sent mal. Elle ne peut pas rester une seconde de plus. Elle va dans sa chambre, prend son sac et ressort rapidement. Samir est dans le couloir. Il lui bloque
le passage.
- Il faut qu’on se parle, dit-il avec insistance. Les apparences sont trompeuses. Il faut que tu m’écoutes…
- T’écouter ? reprend-elle. Mais quoi que tu puisses me dire, je ne te croirais pas. Il a suffi de quelques jours pour que tu te décides de voir ailleurs. Si c’était ta mère qui t’aurait présenté, j’en aurais conclu qu’elle t’a influencé, mais ce n’est pas le cas.
Mouna sursaute quand Fathma
intervient.
- Oui, tu n’as plus rien à faire ici. Tu peux partir. Samir a tout à gagner. Dieu a envoyé Hassina sur son chemin pour qu’il soit heureux. Et nous, avec lui…
Mouna pousse Samir et sort de la maison. Il a beau la suivre dans les escaliers et la prier de revenir, elle ne l’entend pas. Elle n’entend que son cœur battre à coups désordonnés. Sa belle-mère n’a pas tort, elle n’a plus rien à faire ici…
(À suivre)
15 octobre 2010
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