Edition du Jeudi 10 Novembre 2005
RÉSUMÉ : Les médecins sont unanimes. En perdant du temps, ils mettent la vie de Mouna en danger. Elle a besoin de soins rapidement. Elle est emmenée au bloc. Samir sait qu’elle le prendra mal quand elle saura ce qui s’est passé. Ce bébé, c’était un rêve qu’elle voulait réaliser depuis si longtemps…
Samir a l’impression de rêver. Tout se fait rapidement. Même si le temps lui a paru très long à force d’attendre dans le couloir, quand le professeur sort du bloc, il accourt vers elle.
- Alors, professeur ?
- Maintenant, nous allons pouvoir soigner son angine de poitrine, répond-elle.
- C’est quoi ? C’est la première fois que j’entends parler d’angine de poitrine, lui fait-il remarquer.
- Dans son cas, c’est tout à fait normal. L’hypertension et sa cholestérolémie élevée l’ont provoquée, lui explique le professeur. Mais soyez rassuré, sa vie n’est plus en danger.
- Est-ce que je peux la voir ?
- Je vous conseille de rentrer chez vous et de vous reposer, lui dit-elle. Vous la verrez plus tard. Elle est en salle de réanimation. Revenez plus tard.
- Je voudrais la voir, juste une minute !
Mais le professeur refuse. Samir rentre alors chez lui. Il en profite pour se doucher, se raser puis se changer. Il ne prend pas le temps de se faire du café ou de se préparer à manger. Il n’a aucune envie de rester plus longtemps à la maison.
En sortant, il tombe sur le concierge. Ce dernier lui apprend que son chauffeur est venu l’attendre. Samir le remercie et se presse de se rendre à son travail. Sa secrétaire a un cri de surprise quand il entre au bureau.
- Bonjour monsieur. Je dois vous dire qu’on ne vous attendait plus.
- Il ne faudra pas m’attendre ces jours-ci, répond-il. Ma femme est souffrante et je vais rester à son chevet.
Samir va voir son responsable et le met au courant de l’état grave de sa femme. Ce dernier le rassure et lui permet de sortir.
- Occupe-toi d’elle. Elle aura besoin de toi après cette épreuve. Sois fort et ne l’abandonne pas, même si elle t’en fera voir de toutes les couleurs. Ce ne sera pas facile.
- Merci pour les conseils, dit Samir avant de le quitter pour retourner à l’hôpital.
Mouna est revenue à elle et même si elle ne ressent aucune douleur, elle sent un changement en elle. Elle est emmenée dans une chambre dans le service de gynécologie. La chambre compte deux autres malades et quand elle les entend parler de fausse couche, elle demande à l’infirmière ce qu’elle fait là.
- Les médecins vous le diront plus tard.
- Je veux les voir tout de suite, dit Mouna en portant la main à son ventre.
Samir arrive à ce moment et il ignore comment lui apprendre la nouvelle. Il craint sa réaction. Elle se doute bien de quelque chose, ne parvenant pas à s’expliquer sa présence dans ce service.
- C’est que tu te trouvais mal, dit-il. Les médecins, et même le professeur, venus à ton chevet, m’ont dit que tu étais dans un état très grave.
- Il y a bien un remède. Je n’ai pas un mal incurable, rétorque Mouna. Ce devait être un coup de fatigue. Enfin… qu’est-ce qu’ils t’ont dit d’autre ? Je vois bien que tu as encore des choses à dire.
- Oui, ce n’est pas une maladie incurable. Seulement, ils ne pouvaient pas te soigner, soupire-t-il, dans ton état. Ta grossesse posait problème. Ils ont dû l’interrompre pour pouvoir te sauver la vie.
L’interrompre ! reprend Mouna en se redressant sur son lit. Tu veux dire qu’ils m’ont faite avorter ?
- Oui…
- Et tu as accepté ? l’interroge-t-elle.
- Je n’avais pas le choix. Il était question de ta vie, répond Samir. Je ne voulais pas te voir mourir.
- Comment peux-tu dire que tu as fait le bon choix ? s’écrie-t-elle. Tu veux me voir mourir lentement ?
- Je ne voulais pas te voir mourir. Tu crois que c’était une partie de plaisir pour moi de te voir souffrir et de trembler de peur pour toi ?
Mouna est en colère contre lui. Elle se prend la tête entre les mains et sent son cœur prêt à exploser. Elle prie pour que ce ne soit qu’un cauchemar. Samir ne peut pas l’avoir frappée dans le dos…
(À suivre)
15 octobre 2010
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