Edition du Mardi 22 Novembre 2005
RÉSUMÉ : Samir a l’impression de voir un fantôme. Il lui donne son numéro et part. Hassina, intriguée, le suit. Ils se revoient. Samir se sent bien. Elle est d’agréable compagnie et il lui trouve des qualités. Depuis qu’il connaît Mouna, aucune femme n’a trouvé grâce à ses yeux.
Non, non ! Samir n’a pas envie de fréquenter Hassina mais il ressent le besoin de se confier. Il se sent mieux maintenant qu’il a parlé de l’enfer qu’il vit depuis quelques semaines. Cette rencontre à laquelle il ne s’attendait pas lui fait le plus grand bien. Hassina le sent bien et dès le lendemain, elle l’appelle et insiste pour le revoir.
Samir se rappelle lui avoir promis de lui trouver du travail. Il s’excuse.
- Je n’ai pas eu une minute à moi. Est-ce que tu peux rappeler dans une heure ou deux ?
- Est-ce que je peux passer ?
- Oui !
Hassina est heureuse qu’il ait accepté de la recevoir mais elle doit abandonner son idée. Tewfik est son assistant et le mari de sa cousine. S’il découvre qu’elle a le cœur qui bat pour lui, il fera tout pour la renvoyer à la maison. Elle ne veut surtout pas rentrer à Sétif. La vie à la cité de jeunes filles ne lui plaît pas mais elle n’a pas le choix. Elle profite de la gentillesse de sa sœur. Elle vit avec elle, à la cité. Elles se ressemblent comme deux gouttes d’eau. Hassina sait qu’un jour, elle ne pourra plus l’héberger. Sa sœur finit ses études dans quelques mois. Elle prie pour que d’ici là, elle se soit trouvée du travail. Elle pourra toujours vivre en pension et l’idée ne lui déplaît pas.
- Pourquoi ne pas se voir au salon de thé, celui de l’autre fois ?C’est mieux que le bureau.
- Bien ! Est-ce qu’on peut se voir vers quatre heures ? propose Samir. J’aurai ainsi le temps de joindre mes amis et, peut-être, la chance te sourira ?
- Inch Allah !
Après avoir raccroché, Samir joint quelques amis et finit par trouver un emploi à mi-temps dans une société privée. Il prend note de l’adresse puis consacre le reste de son temps à son travail. En fin de journée, il se rend à son rendez-vous.
Il constate que Hassina est déjà là. Il lui apprend la nouvelle tout de suite, heureux de pouvoir la rendre heureuse.
- Je savais que ma vie allait changer, dit-elle des larmes dans les yeux. Merci mille fois, merci.
- Ce n’est rien.
- C’est toute ma vie qui va changer, lui dit- elle. Je n’aurai pas besoin de rentrer à la maison. Je ne gênerai plus ma sœur, je pourrai vivre en pension. C’est magnifique. Si un jour vous avez besoin de moi, sachez que je serai là. Je ne suis pas prête d’oublier votre bonne action. Samir ne voit pas comment elle pourrait l’aider. Toutefois, il éprouve encore le besoin de se confier. Hassina a beau être jeune, elle sait écouter.
Un lien très fort se lie entre eux. Ils se revoient plusieurs fois. Quand Hassina commence à travailler, elle s’installe au centre-ville, dans une pension. Ils peuvent se voir en fin de journée. Hassina est tombée sous son charme même si elle le sait marié et qu’elle ne doit rien espérer d’autre que son amitié.
Elle connaît tout de sa vie. Il ne lui cache rien. Elle sait qu’il est toujours sans nouvelle de sa femme et qu’elle refuse de le voir.
- Pourquoi t’en veut-elle à ce point ?
Et puis, elle n’a pas peur de te perdre ? Au même instant, hadja Nouara tenait ces même propos à sa fille. Elle trouve que celle-ci exagère et qu’il est temps pour elle de rentrer chez elle.
Mais Mouna ne veut rien entendre. Même si plusieurs semaines ont passé depuis sa sortie de l’hôpital, elle est toujours remontée contre lui. Hadja Nouara a remarqué qu’il espaçait ses visites et que ses appels se faisaient rares depuis quelques jours. Elle se doute bien que son gendre est en train de se détacher de sa fille. Elle ne peut pas le blâmer. Sa fille est l’unique responsable.
(À suivre)
A. K.
15 octobre 2010
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