Edition du Jeudi 20 Octobre 2005
RÉSUMÉ : Fathma a mis son fils en colère. Il ne supporte plus sa hargne et lui reproche de ne pas les soutenir. Il espère qu’elle reviendra à de meilleurs sentiments. Le matin, il part avant le réveil de ses parents. Mouna n’est pas surprise que sa belle-mère refuse de prendre le petit-déjeuner avec eux…
Ils ne tardent pas à partir. Elle est soulagée de se retrouver enfin seule. Mais le soulagement laisse vite place à la tristesse. Elle est lasse d’avoir à se quereller avec sa belle-mère. Il n’y a jamais eu de trêve entre elles. Mouna est contrainte à l’éviter pour qu’il n’y ait pas de nouveau conflit. Parfois elle fait mine de ne rien voir ou de ne rien entendre. Mais elle n’y est pas indifférente.
Quand Samir rentre déjeuner, il est heureux de la savoir seule. Au fond de son cœur, il espère que sa mère n’ait pas fait de scène avant de partir. Il voit bien que Mouna n’est pas bien.
- ça s’est bien passé ?
- Cela aurait pu être pire, répond-elle. Elle aurait accepté de prendre la tasse de café pour me la jeter à la figure.
- Elle n’a rien pris ?
- Non.
- Tant pis pour elle, dit Samir. Qu’y-a t-il pour le déjeuner ?
- Des restes du dîner et de la salade. Tu veux manger maintenant ?
- Si c’est possible, répond-il. Mais avec toi.
Mouna ne refuse pas. À table, elle grignote beaucoup plus qu’elle ne mange. Il lui propose de sortir l’après-midi pour se changer les idées.
- Pourquoi ne vas-tu pas rendre visite à tes amies ?
- Je ne sais pas. J’ai envie de tranquillité, de paix, soupire-t-elle. Je ne veux pas qu’on me pose de questions sur le traitement, sur les chances qu’on aura pour avoir cet enfant. Si c’est hallal ou haram…
- Ne te mets pas en tête ce genre d’idées ! Il faut être forte. C’est le prix à payer pour avoir notre enfant, insiste Samir. Tout ce qu’on doit se demander, c’est ce qu’il faut faire et quelle précaution prendre pour que notre rêve se réalise !
- Oui, c’est ce que je vais faire. As-tu pris tes médicaments, ce matin ?
Samir la rassure et lui renvoie la question.
- Et comment ! rétorque-t-elle. Après ce que j’ai subi de la part de ta mère, il faut bien que je l’ai. Enfin, que je l’ai ou pas, ta mère aura toujours quelque chose à redire.
- Tout ce qui compte, c’est ce que j’ai à dire. Prenons régulièrement nos traitements. Dans un mois, on repart à Annaba, lui rappelle-t-il. Il faut qu’on soient prêts. J’ai hâte qu’on en revienne. Avec son mari à ses côtés, elle se sent plus forte. Chaque jour qui passe, la rapproche de son rêve. De leur rêve.
La prise des médicaments a eu un effet secondaire, fort désagréable pour elle. En l’espace d’un mois, elle a pris huit kilos et elle ne se reconnaît plus. Ses vêtements sont devenus étroits et elle est contrainte à renouveler sa garde-robe alors que ce n’est pas le moment. Elle limite ses achats à l’essentiel. Elle ne veut pas gaspiller leur argent, sachant que leur séjour à la clinique va leur coûter les yeux de la tête.
Mais, Samir la rassure.
- On ne sera pas à court d’argent, lui dit-il. Les économies servent à quoi ? Je veux que tu sois bien dans ta peau.
- Je suis une vraie boule de nerfs, lui confie-t-elle. On part demain. Cela devrait me rassurer. cependant, même si j’ai hâte d’en finir, j’ai très peur…
(À suivre)
A. K.
13 octobre 2010
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