Edition du Mercredi 05 Octobre 2005
Culture
L’académie Goncourt a présenté, lundi, sa deuxième sélection pour le prix qui sera remis début novembre prochain. La sélection compte notamment Nina Bouraoui avec Les Mauvaises pensées, paru chez Stock, et Yasmina Khadra avec L’Attentat, chez Julliard.
Les Mauvaises pensées est un livre intime que l’auteur raconte su le divan du docteur C. Comme dans Garçon manqué, l’auteur revient sur son enfance en Algérie, son arrivée rue St-Charles, ses rapports avec ses parents, ses amours… le livre thérapie est une sorte d’aboutissement au nombreux questionnements personnels et littéraires que se pose l’auteur. Née d’un père algérien et d’une mère bretonne en 1967, Nina Bouraoui passe les quinze premières années de sa vie en Algérie. Elle revient en France brutalement, à l’âge de quatorze ans, pour s’installer en Bretagne avec sa famille. Prise entre deux pays, entre deux identités, enfant sauvage et peu loquace, elle trouve dans l’écriture le moyen de se délivrer des fantômes qui la hantent. Ses romans, depuis La Voyeuse interdite — récompensé par le prix du Livre Inter en 1991 — jusqu’à Poupée bella en 2004, parlent de l’Algérie, de son enfance, de la violence, de la difficulté d’être une femme dans un pays de contrastes et de contraintes. Dans L’Attentat, Yasmina Khadra se place en plein cœur du conflit israélo-palestinien. C’est l’histoire de Amine, chirurgien israélien d’origine palestinienne, qui a toujours refusé de prendre parti dans le conflit qui oppose son peuple d’origine à son peuple d’adoption. Après une longue journée à opérer les victimes d’un attentat à Tel-Aviv, Amine est appelé à reconnaître le corps de sa femme Sihem, accusée d’être la kamikaze. L’Attentat retrace le cheminement cauchemardesque d’un homme confronté à l’intolérable qui frappe au plus intime de son être. Yasmina Khadra aborde un des sujets les plus épineux de notre époque. Après Les Hirondelles de Kaboul, un sujet d’actualité percutante, Yasmina Khadra revient avec des mots forts, qui retracent le quotidien d’un seul personnage pour décrire un drame humain de deux peuples condamnés à cohabiter.
Autres noms figurant sur cette deuxième liste de sélection : Olivier Adam : Falaises (L’Olivier), Pierre Assouline : Lutetia (Gallimard), Michel Houellebecq : La Possibilité d’une île (Fayard), Hédi Kaddour : Waltenberg (Gallimard), Jean-Philippe Toussaint : Fuir (Minuit), François Weyergans : Trois jours chez ma mère (Grasset).
La troisième sélection du Goncourt sera rendue publique le 25 octobre.
R. C.
12 octobre 2010
LITTERATURE