Edition du Mardi 11 Octobre 2005
RÉSUMÉ : Mouna se trouve très belle et s’imagine même jouer dans une pub. Elle n’a pas le temps d’appeler la boîte. Sa mère lui rend visite. Elle lui apporte l’adresse d’une clinique où est traitée la stérilité…
-Le voilà enfin… soupire hadja Nouara en sortant un bout de papier de son porte-monnaie… Je m’en serais voulue de l’avoir perdu…
Mouna saisit le bout de papier où sont écrits une adresse et un numéro de téléphone. Elle juge sa mère trop optimiste. Elle ne peut pas imaginer que les soins prodigués dans cette clinique puissent résoudre son problème de toujours.
- J’ai été suivie par quatre spécialistes et tous les traitements se sont avérés inefficaces… Mon mari n’est pas stérile, moi-même je ne le suis pas… Mais on n’a pas pu avoir d’enfant… D’autres ont eu des fausses couches, moi aucune. Je n’espère plus, maman. J’ai dépassé cette attente même si je t’avoue avoir encore mal en pensant à ce que j’ai raté… Je voudrais un enfant, mais je sais que c’est impossible. Je m’y suis faite, alors pourquoi me leurrer de nouveaux espoirs. J’en souffrirais encore plus.
- Avec l’aide de Dieu, peut-être que cette fois sera la bonne, dit hadja Nouara. Tassadit m’a raconté que sa fille et son gendre avaient toujours des résultats normaux et qu’aucun n’était stérile. Tout comme vous. À la clinique, ils leur ont donné un traitement à prendre durant quelques semaines, puis ils sont allés à la clinique pendant quelques jours. Elle m’a parlé d’une technique qui est utilisée depuis des années à l’étranger.
- Comment se fait-il qu’on n’en ait jamais entendu parler ?
- Je l’ignore. Mais appelle-les. Tu en sauras plus. Ma fille, je crois, dit-elle avec conviction, que cette fois, ton rêve se réalisera. Appelle-les…
Mouna saisit le téléphone posé sur le meuble et le pose sur la table basse. Elle met le haut-parleur et compose le numéro. Une femme répond à la quatrième sonnerie.
- Clinique « X », Bonjour…
- Bonjour, dit Mouna. J’appelle pour savoir ce que vous soignez…
- Tout ce qui concerne la gynécologie, la stérilité et encore bien d’autres spécialités. Que puis-je pour vous ?…
- J’ai un problème de stérilité. Une connaissance a eu dernièrement une fille, après avoir été suivie dans votre clinique, dit Mouna. Elle avait le même problème que moi.
- Vous voulez un rendez-vous ?
- Oui.
- Dans trois semaines, à treize heures, lui propose la standardiste. Le Professeur D… vous recevra. Pour vous éviter de refaire certains examens, lui conseille-t-elle, apportez avec vous les bilans et les résultats que vous avez fait depuis le début si possible. Venez accompagner de votre mari.
Mouna la remercie et après qu’elle ait raccroché, s’il n’y avait pas le retour de la tonalité, elle aurait pensé avoir rêvé. Sa mère appuie sur la touche pour couper le haut-parleur et elle prend les mains de sa fille.
- Tu viens de faire le premier pas. Tu verras, cela marchera, lui dit-elle.
- Maman, j’ai encore des doutes. Je ne voudrais pas être déçue. Je n’ai connu que la déception après les traitements et l’attente. Une partie de moi refuse d’espérer. Comprends-moi, j’ai pris rendez-vous, mais j’ai peur de ce qui pourrait arriver !
- Je suis sûre que tu connaîtras le bonheur d’être mère, insiste hadja Nouara. Après, tu oublieras tes déceptions et tes peurs. Tout ne sera que mauvais souvenirs. Ma fille, je refuse que tu baisses les bras. Cette rencontre avec cette ancienne connaissance, je la prends comme un signe du destin. Il ne peut en ressortir que du bien. Crois-moi ma fille !
Mouna s’efforce de sourire. Elle voudrait bien la croire. Il ne pourrait rien lui arriver de plus beau que d’avoir un enfant. Après toutes ses années d’attente, ce serait le plus beau des cadeaux. Elle sait que si sa mère a réussi à la convaincre, elle aura toutes les difficultés du monde à convaincre son mari. Elle est impatiente de lui en parler même si elle ne se fait aucune illusion quant à sa réaction…
(À suivre)
A. K.
12 octobre 2010
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