Le Carrefour D’algérie
Lundi 11 Octobre 2010
El Hakika. Traduire: «la Vérité». Rien que ça! Ce que recherchent les philosophes et les savants depuis des siècles et l’un des prénoms de Dieu se retrouve être le nom d’une chaîne satellitaire qui fait des ravages dans les foyers et les cerveaux des femmes arabes. On y diffuse d’absurdes invocations contre le Djinn et le diable,
des versets détournés pour sauver des foyers ou des rokia incantatoires destinées à «ramener le mari», éviter le «mauvais œil», exorciser le diable caché dans une tasse de café et éloigner les ennemis. Un commerce des psychoses qui attire, par téléphone et audiotel, des millions de femmes arabes, de la Maurétanie à l’Irak, victimes de la sous culture, de l’analphabétisme, de défaut de droits et d’accès à la parole et de lois infamantes sur le statut des femmes arabes. C’est dans cette population que les propriétaires de cette chaîne puisent leur clientèle, vendent leur rokia et leurs produits à coup de millions et recrutent leurs annonceurs. On peut y écouter d’intenses drames mais aussi de révoltants conseils. Et c’est ce qui explique pourquoi certains époux ont interdit, en Algérie, cette chaîne à leurs femmes ou l’ont simplement supprimée de leurs démos: ils en connaissent les ravages et cette culture du soupçon et du doute qu’elle implante comme un virus jusqu’à détruire ce qu’il y a de plus sacré: l’alliance d’une famille. Des femmes, peu aptes à l’esprit critique et déjà emportées par le courant des islamistes durs, ont été «converties» comme les pires ennemies de leur propre vie au nom de Dieu ou de l’Islam jusqu’à en faire des malades qui ne cessent de traquer le cheveu de la seconde épouse supposée, la trace d’une magie noire devant le seuil de la porte, la trace d’un mari volé, la preuve d’une enfant frappé par une amulette à destruction massive. De quoi faire désespérer de toutes les politiques de promotion de la femme et des milliards dépensés pour son éducation: une chaîne d’arnaques y fait plus de ravages que n’a obtenue l’UNESCO avec des décennies de campagnes de sensibilisation.
11 octobre 2010
Contributions