Pour sa toute première participation au concours national des jeunes talents de la BD, Larbi Monsef Ahmane, 26 ans, a décroché brillamment le deuxième prix. Nous l’avons rencontré à l’Oref, où se tient le Fibda, et ce natif de Batna (où il prépare un master en langue française) nous dit sa joie d’avoir été primé. Il nous parle aussi de sa passion pour le 9e art, son parcours, ses rêves… Sa rencontre avec la bande dessinée ? Elle a été favorisée par la parabole, d’abord.
«Je suis parmi les enfants de la télé, rappelle-t-il. A l’époque, j’avais 6 ou 7 ans et, jusqu’à mes 12 ans, j’étais accro aux dessins animés et autres émissions enfantines. Mon imaginaire se nourrissait de tous ces personnages qui me faisaient rêver. Je me souviens que moi et les enfants de mon âge, on nous appelait «la génération club Dorothée». Ma passion pour la BD a commencé à grandir grâce au petit écran…». Au début de l’adolescence, il découvre les albums et magazines de BD vendus à même le trottoir, en vrac, parmi les vieux livres. C’était pour la plupart des BD datant des années 1970. «Je galérais pour les dénicher, j’étais comme un collectionneur en quête de pièces rares, mais ma passion était plus forte», se souvient Larbi Monsef. Autre découverte, autre influence : les jeux vidéo, les consoles de jeux. En parallèle, il continue à gribouiller, esquisser des personnages sur ses cahiers d’écolier… Début des années 2000. L’essor de l’internet est l’occasion pour notre bédéiste en herbe de faire d’autres découvertes, d’enrichir ses recherches. Il s’engouffre instinctivement dans la brèche. «L’outil informatique et l’internet m’ont énormément apporté. Mon parcours de jeune bédéiste autodidacte était désormais balisé, avec des perspectives encourageantes», relève notre interlocuteur. Désormais, le coloriage, le rendu, la finition… se font par le moyen de l’ordinateur. «Voyez-vous, nous apprend Larbi Monsef, la plupart des jeunes talents ici présents à l’occasion du Fibda se connaissaient déjà grâce à la toile, avant de se rencontrer. Chacun a son pseudo, nous avons des contacts réguliers via les réseaux, les sites…» Par la suite, Larbi Monsef Ahmane a naturellement commencé à chercher son propre style, son identité graphique, les thèmes et la manière de les appréhender. «Le résultat, dit-il, c’est que aujourd’hui je m’intéresse beaucoup à la mise en scène, à un scénario découpé et dessiné dans un style graphique personnalisé.» Il lui reste par conséquent à maîtriser aussi bien le scénario que le dessin pour devenir un auteur. Pour l’heure, son style est assez métissé, reconnaît- il. Il y a là l’influence des mangas, du comic book américain et des auteurs franco-belges (ses trois auteurs de référence sont Hugo Prat, Mike Magnolia et Range Murata). L’avenir de la BD en Algérie ? Notre jeune talent estime que «tout reste à faire». Heureusement, nuance-t-il, «cela commence à aller mieux grâce à ce festival annuel de la BD». Larbi Monsef Ahmane aspire à être édité. Des albums futurs signeraient le début d’une belle carrière. Pourtant, son plus grand rêve, c’est de faire du cinéma, réaliser des films. C’est tout le mal que nous souhaitons à notre jeune créateur.
Hocine T.
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http://www.lesoirdalgerie.com/articles/2010/10/11/article.php?sid=107189&cid=16
11 octobre 2010
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