Le Carrefour D’algérie
Les dirigeants des pays arabes se sont rencontrés pour la énième fois. Un «bonjour» au début et un «au revoir et à bientôt» à la fin. Des embrassades, des têtes à têtes, quelques blagues entre «amis» et puis c’est tout, du moins concrètement. Ce Sommet de Syrte, organisé minutieusement par le guide libyen, Maâmar El Gueddafi, ressemble à tous les Sommets tenus auparavant. Des propositions émanant des chefs d’Etat présents, quelques observations relevées et l’on conclut avec des recommandations. L’essentiel reste toujours relégué, enfoui et évité de peur d’offenser un tel ou un tel. Bien sûr, tous sont unanimes à repenser la Ligue arabe, à redéfinir l’action arabe et à rappeler les principes du bon voisinage. Et ce n’est pas tout. Le secrétariat général a même encouragé les pays à émettre de nouvelles propositions. Certes, L’action arabe a besoin d’une vision beaucoup plus moderne, plus près de la réalité des peuples arabes et plus efficace mais l’
on a l’impression qu’il s’agit toujours des mêmes litanies qui se répètent à chaque fois que les Arabes réussissent à se mettre autour d’une table. Des propositions plus courageuses, plus osées et plus versées vers l’unité des rangs restent malheureusement tabou. Certains sujets d’ailleurs sont évités à tout prix alors que ces occasions-là sont des moments propices pour les poser avec courage et abnégation. Non, les dirigeants arabes préfèrent traiter leurs préoccupations en tête-à-tête loin des caméras de télévision et des journalistes «fouineurs». Rien ne se dit en public, tout doit rester intime. Voilà une devise chère aux dirigeants arabes surtout si l’on sait que certains n’attendent que le moindre petit égarement pour remettre sur le tapis de vieilles et profondes rancunes. Les Sommets arabes ne ressemblent pas à ceux organisés un peu partout à travers le monde. Ils restent des Sommets très sentimentaux où l’intérêt général ne peut être au dessus de l’intérêt de chaque pays et c’est bien cela le malheur des Arabes. Du coup, le Sommet de Syrte a décidé de baisser le rideau sur un lot de recommandations que l’on va vite oublier en attendant le prochain pour s’en rappeler et établir une nouvelle liste de propositions aptes à être retenues.
11 octobre 2010
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