17.Malgré tout La nouvelle de Adila Katia

 
Edition du Lundi 11 Octobre 2010

Des gens et des faits

RéSUMé : À leur deuxième rendez-vous, Belkacem lui parle de mariage. Il veut voir ses parents. Mélissa panique au fond d’elle-même. Il la prend de court. Elle craint sa réaction si elle lui dit la vérité…

17eme partie

- Mais qu’est-ce qui t’arrive ? Tu pâlis, tu rougis, remarque-t-il en prenant sa main. Tu te doutais bien que tu comptes beaucoup pour moi !
- Oui, je l’espérais…
La jeune fille ne peut plus lui cacher son état.
- Belkacem, je suis fiancée, avoue-t-elle.
- Mais… Qu’est-ce que tu fais ici ? s’écrie-t-il. C’est indigne d’une fille de bonne famille. Surtout d’une future épouse. Dès maintenant, tu le trompes ?
Il la fixe durement.
- Mélissa, tu aurais…
Elle pleure. C’est injuste ce qu’il lui arrive. Elle ignorait qu’elle tomberait amoureuse d’un homme après s’être engagée avec un autre pour lequel elle ne ressentait rien. Elle sait qu’elle aime un coureur de jupons alors que Hamidou lui est fidèle.
- Tu ne sais pas tout.
- Qu’attends-tu pour m’apprendre ce que j’ignore ? la presse-t-il quand elle se tait.
- Je t’aime, dit-elle en essuyant ses larmes. C’est pourquoi je suis ici.
- Et ton fiancé ?
- J’ai toujours éprouvé de l’amitié pour lui, lui confie-t-elle. Jamais encore il ne m’a embrassée.
- Tu ne me le feras pas croire, rétorque Belkacem.
- Je te jure. C’est la vérité.
Il ne met pas en doute ses paroles. Il la sent sincère.
- Il ne faut rien attendre de moi, la prévient-il. Surtout pas de mariage. Si tu veux, lui propose-t-il, nous continuerons à nous voir.
- Oh oui, s’empresse-t-elle de répondre, heureuse qu’il n’ait pas songé à rompre. Je crois que je deviendrais folle si nous nous séparions un jour. Chaque jour passé, je t’aime encore plus.
- Moi aussi, je me suis attaché à toi. Mais n’attends rien de moi.
Mélissa s’est faite depuis longtemps au fait de n’être qu’une passade pour Belkacem. Ce qui compte pour elle est de partager quelque chose avec lui. Avant qu’il ne se lasse d’elle, elle aura pu cueillir des souvenirs qui réconforteront son cœur lorsqu’elle sera seule. Ce week-end-là, bien qu’agréable, elle éprouvera beaucoup de peine. Si bien qu’en rentrant chez elle, sa famille ne manque pas de remarquer sa pâleur. Elle ne dîne pas et se met vite au lit. Lynda la rejoint dans la chambre, elle ne semble pas étonnée de la voir pleurer.
- C’est une affaire de cœur, constate-t-elle. Ne me dis pas que tu t’es querellée avec Hamidou !
- Oh non, ne me parle pas de lui !
- Tout à l’heure, il est venu. Il a dit que tu as changé depuis que tu travailles. Tu ne l’appelles même pas.
- La vie est cruelle. Je vis un amour impossible, lui dit-elle. Mon rêve est de me marier avec Belkacem alors que je suis déjà fiancée ! Tu ne peux pas savoir combien je suis mal. Je me sens coupable de trahison, même si j’éprouve de la joie quand je suis avec Belkacem. Si seulement Hamidou pouvait ne plus m’aimer. Il me faciliterait les choses.
- Ton responsable ne te mérite pas ! Essaie de l’oublier. Il ne mérite pas ce sacrifice. Pense à tout ce que tu perdras. Papa ne te le pardonnera pas !
- Ce n’est pas Hamidou que j’aime ! soupire Mélissa. Je vais devoir jouer la comédie toute ma vie et toute ma vie, je souffrirai !
- Si c’est ta destinée, autant t’y faire !

À suivre
A. K.