Edition du Samedi 09 Octobre 2010
Des gens et des faits
Malgré tout
La nouvelle de Adila Katia
RéSUMé : Ils se sont rendus à Sidi Ferrudj où ils déjeunent. L’occasion de discuter, d’en savoir plus l’un sur l’autre. Mélissa lui ment en disant qu’elle est libre et qu’elle sera à lui…
15eme partie
Belkacem emmène Mélissa à la plage.
- Mais je n’ai pas de maillot de bain, dit-elle en rougissant. Tu ne m’avais pas dit…
- On n’est pas obligé de se baigner. On se mouille les pieds, c’est tout.
Mélissa retire ses chaussures.
- Je risque d’avoir un coup de soleil, remarque-t-elle.
- On ne tardera pas si tu veux…
Ils marchent au bord de l’eau, bras dessus, bras dessous. Parfois, elle appuie sa tête contre son épaule. Elle se sent bien avec lui. Elle regrette de ne pas pouvoir arrêter le temps.
- On va prendre des glaces ? propose-t-il.
- Je préfère un jus.
- Comme tu veux.
- Ainsi tu n’auras pas de coup de soleil. à quelle heure dois-tu te rendre chez tes cousines ?
- Je devrais déjà être là-bas, répond-elle. Je vais appeler ma mère.
Ils se rendent dans un taxiphone d’où elle joint sa famille. Elle trouve sa mère inquiète.
- Comment se fait-il que tu ne sois pas encore chez tes cousines ?
- Je voulais gagner du temps. Je fais des achats avant d’aller chez elles. Demain, on sortira ensemble.
- Mais où es-tu ?
- En ville. Je te promets de ne pas tarder. Je te rappelle ce soir.
Mélissa raccroche et Belkacem, qui a entendu la conversation, sourit.
- Une fois qu’on se sera rafraîchis, on ira faire des achats, propose-t-il. Ainsi, elle ne mettra pas ta parole en doute.
Ils entrent dans un salon de thé dont la terrasse donne sur la mer. Un serveur vient prendre leur commande.
- Un jus, dit Mélissa.
- Nous avons aussi des gâteaux aux fruits, au chocolat…
- Non, merci.
Belkacem commande un café. Une fois seuls, il l’interroge :
- Tu as peur de grossir ?
La jeune fille fait la moue alors qu’il poursuit :
- Je pense que même avec quelques kilos de plus, tu seras adorable.
- Non !
- Si.
- Parle-moi de toi, lui demande-t-elle. De ta famille…
Comme elle le découvre, il est originaire d’Alger. Il est le cadet d’une famille très conservatrice. Leurs fêtes ne sont pas mixtes. Leurs femmes ne sortent pas, ne travaillent pas et ne reçoivent pas, même des femmes, en l’absence de leurs maris.
- Pourquoi ?
- C’est dans nos traditions.
- Ce sera la même chose pour ta femme ? l’interroge-t-elle en posant les mains sur ses genoux découverts.
- Bien sûr !
- Mais tu es différent, remarque-t-elle. Tu es instruit, tu as beaucoup voyagé. Tu es plus ouvert à la modernité.
- Oui, mais n’empêche qu’elle sera comme les autres femmes de la famille, interdite de sortie et tout…
- Et si elle n’apprécie pas ce mode de vie ?
- Si elle m’aime, elle s’y fera, répond Belkacem, fermement. Ou on se séparera !
- Ce ne serait pas trop lui demander ? insiste-t-elle.
- Si elle m’aime, elle fera tout ce que je lui dirai.
Mélissa est choquée et déçue. Mais pourquoi redouter ce mode de vie puisqu’elle n’est pas sa future femme ? N’est-elle pas déjà fiancée ? Elle a soudainement honte de son comportement. Elle ment à sa famille, trompe presque Hamidou. Si Belkacem découvre qu’elle est déjà engagée ailleurs, jamais il ne songera à l’épouser, puisqu’il ne lui fera jamais
confiance…
À suivre
A. K.
9 octobre 2010
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