Edition du Mercredi 06 Octobre 2010
Des gens et des faits
Une ombre dans la nuit
La nouvelle de Yasmine Hanane
Résumé : Samy quitte l’hôpital, prétextant une grande fatigue. Il laisse sa femme aux soins de son entourage et sortit dans la nuit en repensant à tous les évènements qu’il venait de vivre. Il voudrait bien divorcer de Wahiba. Mais il se rendit compte qu’il se languissait d’elle…
62eme partie
La jeune femme qui lui ouvrit la porte à la première sonnerie ressemblait à une actrice. Wahiba portait une longue robe d’intérieur qui lui allait à ravir et s’était soigneusement maquillée. Elle avait relevé ses cheveux et même rajouté une nuance de couleurs à quelques mèches indisciplinées qui retombaient sur son front et ses joues. De longues boucles d’oreilles ornaient ses oreilles, et elle s’était parfumée.
- Samy ! s’exclame-t-elle. Enfin tu es là !
Elle se jette à son cou et l’embrasse, avant de lui céder le passage. Samy se laisse guider tel un automate.
- Merouane est allé s’amuser avec un petit voisin. Nous voici donc seuls pour ce début de soirée.
Elle l’aide à se débarrasser de sa veste et à se détendre, et lui sert un café assez corsé.
- Tu as l’air vraiment mal en point.
- La journée a été assez mouvementée. Tu te rends compte du cauchemar que j’ai vécu hier soir ?
- Cela t’a peut-être semblé un peu houleux, mais je t’assure qu’il n’y a pas de quoi en faire un drame. Il n’y a rien de plus naturelle qu’une femme qui met un enfant au monde.
- Oui. Mais dans quelles circonstances. Manel était très faible et ne s’attendait pas à accoucher aussi rapidement !
- Eh bien, je présume que cela l’a soulagée.
- Quelque part. J’aurais aimé arriver plus tôt pour l’aider.
- Tout de même Samy, tu es arrivé à temps. Et puis, sache aussi que rien ne peut atténuer les souffrances d’une femme sur le point d’accoucher, cela va crescendo jusqu’à la délivrance.
- Mais elle était seule, et sans assistance.
Wahiba hoche la tête.
- Tu veux dire qu’à ce moment-là tu étais ici avec moi.
- Et on était en train de se quereller.
- Et c’est pour cela aussi que tu es parti plus tôt que prévu.
Samy se mordit la lèvre inférieure.
- Dieu seul sait ce qui serait arrivé si j’étais arrivé à la maison un quart d’heure plus tard.
Wahiba se tut. Samy était encore tout remué, et cela lui paraissait normal, puisqu’il n’avait encore jamais assisté à un accouchement.
Elle garde le silence un moment. Le jeune homme se met à siroter son café à petites gorgées.
à suivre
Y. H.
6 octobre 2010
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