Edition du Mardi 05 Octobre 2010
Des gens et des faits
Une ombre dans la nuit
La nouvelle de Yasmine Hanane
Résumé : Samy apprend en fin de compte à Wahiba que Manel venait d’accoucher d’un petit garçon. Cette dernière ne rate pas l’occasion pour lui rappeler qu’il n’y avait plus de raison maintenant de garder leur union secrète…
61eme partie
Après un moment de réflexion, Samy lance :
- Je passerai ce soir Wahiba, d’accord ?
- Ça c’est bien répondu.
- OK, à ce soir.
Il raccroche et repense à Manel et au bébé. Ils avaient décidé en commun accord de l’appeler Daris.
Il passe à la mairie pour son inscription, puis achète un beau bouquet de fleurs et un petit présent pour Manel, avant de se rendre à l’hôpital.
Les proches parents de Manel s’étaient apparemment donné rendez-vous pour se retrouver au chevet de cette dernière à la même heure. Tous vinrent l’embrasser et le féliciter.
Manel montrait le bébé à tout le monde, tel un trophée qu’on brandit après une victoire longtemps attendue.
“Il est adorable…“
“Comme il est mignon.“
“Il a les traits de son père”
“Mais non, mais non ! Disons plutôt qu’il a les traits de sa mère”
Les commentaires allaient bon train, chacun voulait placer son mot. La jeune maman paraissait heureuse malgré ses traits tirés. Samy met les fleurs dans un vase sur la table de chevet et dépose un petit paquet ficelé à côté.
Manel lui jette un regard interrogateur :
- C’est quoi ?
- Je donne ma langue au chat.
Elle sourit.
- Garde-la plutôt, car tu en auras besoin pour répondre à tous les vœux et à toutes les félicitations.
Il sourit, mais son cœur saignait. Il garde un moment son air serein puis, se sentant sur le point de flancher, il prétendit une grande fatigue physique et morale due à tout ce qu’ils venaient de vivre, et se retira en promettant à Manel de la rappeler dans la soirée.
La nuit était fraîche bien que le printemps tirait à sa fin. Il frissonne, mais se demande si s’était la fraîcheur de la nuit qui provoquait en lui ces picotements sur la peau ou plutôt son état moral.
Il ressentait sa culpabilité. Dans quel pétrin s’était-il fourré ? Il remonte dans son véhicule et constate qu’il avait laissé traîner le livret de famille sur le siège arrière. Il s’empare du carnet et le met dans la boîte à gants où, comme par hasard, se trouvait un autre livret de famille. Il se dit qu’il ne devrait pas le laisser traîner ainsi à la portée du premier venu. Il devrait le remettre plutôt à Wahiba. Ou bien non… Pas à Wahiba… Il devrait plutôt aller encore consulter son avocat pour tenter de trouver une meilleure solution à sa situation. Un divorce à l’amiable peut-être ? Mais en claquant la porte, il reconnut que la partie ne sera pas de tout repos.
Et à ce moment précis, il se rendit compte qu’il se languissait de Wahiba et de Merouane !
à suivre
Y. H.
5 octobre 2010
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