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Je crois que c’est fichu pour le football / 1ère PARTIE : « Cela eût payé »

4 octobre 2010

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1.Une équipe nationale de foot, c’est  quoi  en fin de compte ?
L’interrogation se pose effectivement, dans un univers  qui a profondément changé avec l’affirmation du mercantilisme doctrinaire sur toutes les activités humaines, et qui implique  le recours au « sauve-qui-peut » salutaire  comme préoccupation  majeure de l’individu, 

dans un monde d’égoïsme  impitoyable, trompeur parce qu’en apparence heureux . Quelle saloperie ! Aucune société, aucune manifestation de société  ne semble avoir échappé  à cette inévitable  issue qui marque, en réalité, une  profonde  et bien grave régression dans l‘évolution de l‘espèce. A fortiori le football qui lui aussi, a toujours constitué la manifestation des caractères essentiels des communautés qui l’ont largement pratiqué, ne saurait échapper à cette fatalité.
Le meilleur exemple à ce sujet,  c’est qu’il (le football algérien) se substituât durant les années de plomb constitués par la colonisation, à l’absence de l’école comme on l’entend conventionnellement, beaucoup plus tôt en âge que celle-ci, en milieu juvénile urbain, pour forger par défaut, dans le vrai,   éducation et caractère de l’enfance et jeunesse algériennes à l’épreuve la plus dure d’une vie confisquée, la reconquête de la liberté de tout un peuple.
A l’époque, absolument tous les pratiquants se livraient, en quelques clubs où ils aient pu se trouver licenciés, à l’affirmation de l’existence  singulière d’une population autochtone qui ne pouvait être ni physiquement, ni culturellement définitivement décimée.  En affirmant une identité imbue d’éducation morale   exemplaire, de courage….servis par du  talent pour le foot, souvent comme unique solution de survie sociale.
Quand  après novembre 1954, la première sélection nationale prit forme sous la bannière du FLN, c’est au monde entier que de jeunes gens vivant modestement  l’ exil patriotique ,  ont pratiqué ,entre eux,  la discipline  comme émanant d’artistes impénitents  , le summum du football  exécuté par des joueurs d‘exception , et reconnus comme tels. Rien  d’autre n’explique cette capacité au surpassement, que la flamme intérieure ainsi nourrie, contagieuse d’abnégation dans l’adversité  .Un histoire de conviction  intime, mythique, dépourvue du moindre  d’intérêt pécuniaire.   Et le miracle fut   !   Tout simplement !
Il a duré comme il a pu  le miracle, clopin-clopant,  plus de quinze ans après 1962, le temps d’user les convictions et naïveté des hommes qui s’étaient échinés à maintenir le sport algérien dans l’esprit de sa nature première,  arrimé au plaisir ludique, à l’éducation de la jeunesse,  et fondé sur le désintéressement et attachement à des idéaux. La pratique d‘époque, puis les sélections  nationales (pourtant  délaissées, car n’intéressant personne, et nullement génératrice de fric prodigue) nous ont procuré, sur la lancée, des manifestations  permanentes de très haute qualité, servies par une pléthore de talents  de stature internationale. Pratiquement personne ne s’exilât,  l’Algérie valait les meilleures pratiques du monde du football. Pour mémoire, des  (grands et confirmés)  joueurs issus de l’immigration, peinaient à trouver place de titulaires en nos  modestes clubs. Du temps où Mahmoud, dirigeant bénévole,  (sinon fonctionnaire)  se chargeait de  faire raccommoder les bas troués de l‘équipe championne du Maghreb …et,  Selmi  talent prodige, (sinon comptable chez Esso) d‘enchaîner les petits ponts aux brésiliens de Santos…..
Et puis est intervenu,  brutalement le drame irréversible. Mil neuf cent soixante dix sept, a marqué la rupture du football algérien avec sa nature, sa singularité, ses capacités de renouvellement permanent  des talents, son organisation d’encadrement populaire extraordinaire. Sur les ruines de l’édifice, exploitant la dernière production talentueuse  des clubs libres et populaires, par des moyens artificiels d’exception (argent prodigue- professionnalisme sauvage), l’équipe nationale de 1982  révélait toutes les qualités que les sélections précédentes auraient pu affirmer, à moindre frais, sans démagogie, dans un vision de renouvellement s‘il en fut. Le chant du cygne après cette première participation aléatoire au mondial,  car la destruction du football algérien  a été engagée, de pire en pire, pour toucher aujourd’hui, pratiquement  à un point de non retour. Il faut dire que la presse nationale d’alors a joué un rôle essentiel de supplétif, pour imposer le sport, lui-même,   comme acteur  laudateur majeur,   au service du gouvernail d’un régime éminemment politicien  et propagandiste : seul le spectacle hebdomadaire du remplissage des stades comptât, « performance » attribuée au soit disant renouveau idéologique . « Cela eut payé » surtout pour certains, comme le dit si bien  l’humoriste naïf ! Parce qu’il  serait intéressant de savoir ce que sont devenus aujourd’hui,  en matière de réussite professionnelle personnelle , les marionnettistes du MJS, leurs marionnettes et les  journalistes à l’origine du mythe destructeur du football algérien, au moyen  de « la réforme révolutionnaire socialiste » de 1977 de triste référence .
Les sélections nationales qui se sont succédées depuis, jusqu’à la dernière surprenante à plus d’un titre,  révèlent  en termes de société, des objectifs  très éloignés  de ceux  que l’on veut  faire croire au populo.
Primo, les intérêts mêmes accessoires  retirés de la mise en action des sélections qui se sont constituées depuis  1982, se  sont conformés stricto sensu, en priorité à ceux  de carrières des maîtres d’œuvre (faf /encadrement technique / médias se nourrissant de sports / sponsors), puis des acteurs, joueurs en l’occurrence. Des sélections montées à la hâte, visant exclusivement le résultat à très court terme, on aura surtout misé sur le coup d’éclat miraculeux pour récupérer au maximum les dividendes, le plus vite fait, sous toutes les formes
2. Le Messie de la FAF

En ce qui concerne la FAF, les grandes vadrouilles internationales qui président désormais à la prospection de joueurs,  partout ailleurs qu‘en Algérie, les tractations gagnant/gagnant  avec la FIFA  (les mandarins de Genève  ne prêtent gratis qu‘à leurs bons amis  à perspective électorale ),  les tractations avec les sponsors étrangers pleins de civilité , confèrent à la fédération un rôle d’acteur essentiel hautement apprécié dans un halo national  sensible à toute notoriété internationale,  surévaluée par la presse servile qui se contenterait, au passage, de quelques reconnaissances. Cette agitation spectaculaire constitue le  sésame providentiel, si le besoin se présentait,  de postuler  à un emploi auprès des institutions internationales ou continentales du football. La planque idéale de pantouflards gratifiée « pour services rendus ».  Ce qui explique le peu d’intérêt consacré  au redressement de la gestion de la compétition nationale par la Faf, ou la presse,  au regard de championnats d’une insipidité flagrante. Pas de temps à perdre. Une faf qui s’acquitte, à ce sujet comme dit plus haut,  cependant merveilleusement bien de  sa mission nationale  cardinale, s’il en demeure une seule : remplir les gradins des stades, quelque soit  le niveau des confrontations, comme seule recours au défoulement pacifique du trop plein d’un monde qui s‘ennuie. Aujourd’hui, cet exploit de mobilisation publique constitue activité de divertissement  majeur qui vous hisserait sur les  devants de la scène officielle, avec tous les honneurs et plus   s’il en fallait. Donc, en consécration,  les sorties mêmes hasardeuses ou bricolées  de la sélection nationale, représentent  une bénédiction pour les réjouissances  en question  dont est chargé  l’institution dans sa mission de diversion populaire « culturelle ». Il faut  savoir se rendre utile, là où il le faut,  et comme les tonneaux vides sont ceux qui font le plus de bruit….Ce seront  les médias sportifs qui s’en chargeront admirablement, avec la même ferveur  d’affabulation et de démagogie   que celle déployée  pour   la mise en branle de la réforme suicidaire de 1977.
Donc les  autres bénéficiaires,  chargés de la mise en scène ridicule et grandiloquente d’une sélection  claudicante  et sans intérêt pour la pratique nationale, auront été   les médias revendiquant le label  «  journalistes sportifs ».  Du pain béni, pour une gent sinon  marginale,  trop souvent en mal de maîtriser le moindre sujet concernant ne serait-ce que le foot, ou   montrer de l’intérêt quelconque  aux  thèmes d’investigations  relevant pourtant de ses  compétences théoriques. Bref une profession sérieusement sinistrée, qui va s’égarer dans les intarissables à-côtés extra sportifs d’une sélection nationale  prodigue en anecdotes accessoires du genre « radio-trottoir ». A cet effet, la sélection nationale aura été transformée en un mythe porteur,  dans les temps actuels de disette culturelle pitoyable, des  plus grandes aspirations illusoires populaires de fierté et de grandeur refoulées. Les rencontres  banales de qualifications ont été transformées en  véritables confrontations historiques  épiques, les joueurs en héros invincibles de bandes dessinées, l’entraîneur en superman prestidigitateur, le président de la FAF en messie ! Officiellement nul ne s’oppose  à l’hypnose collective procurée par un tel cinéma de  série b,  d’ autant plus qu’il s’accompagne d’une mise en  état jubilatoire festif qui n’épargne personne par contagion pandémique. Même les cuisantes défaites, et leurs après-coups normalement  tristounets,  sont devenues des motifs de fierté et de liesse populaires fantastiques !  Incroyable, le miracle de la communication !! Le règne de l’absurde. Dommage qu’il n’y ait pas, dans le genre,  de coupe du monde…
Autres bénéficiaires  de n’importe quelle prestation surestimée artificiellement  de la sélection nationale : les joueurs. Non seulement leurs prestations officielles meublent, jusqu’à l’indigestion, le trou béant constitué par l’absence ou la nullité flagrante  d’autres activités culturelles populaires,  mais toutes leurs manifestations publiques ou privées, liées à leur existence personnelle sociale, sont livrées au public avide, crédule et voyeur à force de privations d‘information, du genre  comme on dit « peoples ». A défaut de grives…
C’est là  pour les joueurs momentanément, une manne inouïe  de popularité cette sélection qui ouvre grandes les portes des publicistes, dans un pays particulièrement porté à la consommation des produits gadgets  inutiles reflètent la réussite personnelle  factice. Il y   à boire et à manger, jusqu’à l’indigestion en cette opportunité, à jouer  aux  figures de proues publicitaires  ….D’autre part, comme partout ailleurs mais plus facilement par là, la notoriété quelle qu’elle soit, permet de disposer facilement de sésames  permettant de saisir, aux endroits où tout se concrétisent toutes les opportunités,  celles de faire des affaires sûres et profitables, sous le sceau de la légalité. Pas immoral du tout, puisque y  souscrire c’est faire plaisir à ceux qui sont disposés à vous faire bon plaisir.  Ainsi va le monde !
Quant aux derniers bénéficiaires de la mise en compétition scénique de la sélection nationale à n’importe quel prix que constituent les entraîneurs nationaux (et souvent leurs suites),  ceux-ci  manifestent toujours un grand talent dans le rôle d’Atlas, ce héros de la mythologie qui portait le monde sur ses épaules. Soutenus par des écrivaillons en mal d’exister autrement.  Merci Atlas, donc désormais  capable de tous les autres exploits,  partout dans l’univers du foot, à tous les niveaux !  Dorénavant,   simplement un peu plus cher  qu’au tarif syndical…..
En conclusion, le profit indu que procure le football algérien depuis 1977     au déroulement des  carrières personnelles de la gent de technocrates et autres opportunistes survenus de nulle part, et qui s’en réclame professionnellement ( ou intellectuellement ) propriétaire ,  plus à tort ou qu’à raison , est tel que la discipline parait avoir été prise en otage définitif par des corporations prédatrices  aux intérêts interdépendants solidaires, mais  ô combien néfastes .  Et, forcément imposant des objectifs et réalisations limitées  à la vision et compétences bien étriquées des proprios des lieux.  Ainsi,  pour boucler la boucle, ce beau monde vivra lui aussi dans la cour des grands, là où l’on  imagine le football comme un  instrument, un joujou,  de diversion culturelle et de propagande…Là où, oui mon cher, les rêves les plus fous de réussite sociale  se situeraient  à proximité du bouche à oreille  des uns aux autres, à moins qu‘il ne s‘agisse de bouche-à-bouche………

Voilà donc une bien modeste réflexion, dédiée à  des compagnons de route aux temps héroïques,  (Khabatou, feu  Balamane, feu Dr Hassani, feu Dr Bencharif, Me Bouabdellah, Khemissa, Si Omar, Abdedaim, Aissiou Mahmoud, Bouda Nourredine, ….)    Pour dire que c’est apparemment aujourd ‘hui  fichu pour le football. Une sélection nationale qui occupe l’actualité essentiellement  par des comptes-rendus laudateurs de complaisance outrancière  ou des   prévisions  utopiques manifestes, un encadrement qui assume la  responsabilité consciente d’un fiasco en matière  de formation de talents locaux, une actualité sportive  bidouillée consacrée aux faits divers bidonnés  et racontars piteux  concernant le quotidien d’une prétendue élite ,  les célébrations tapageuses  folkloriques des défaites cuisantes au son des  refrains  de derboukas festives,  le squat de l’espace de l’information bien plus utile  à d’autres choses que des histoires d’émotion exagérée au football dans un concours national  d’un trop plein de sentiments  romanesques à dormir debout , totalement à côté de la plaque …….
Dernière arnaque, cette histoire de professionnalisme  qui intervient juste comme une légalisation fiscale  tardive ( non pénalisante)  des flux financiers considérables  circulant dans le giron du football algérien pourtant depuis …1977. Et affermir d’avantage  les liens de subordination des clubs vis à vis de leurs puissants  fournisseurs de fonds (sponsors/État). Un truc qui ne changera strictement rien à la destruction consommée  de la trame du football, par ailleurs reconnue et respectée  dans le monde entier   : le foot amateur. Cette  base  vitale aujourd‘hui anéantie , qui devrait occuper si un jour  réhabilitée, légitimement  en proportion, la majorité écrasante des postes fédéraux, pas moins ….Et redéfinir donc  une  politique singulièrement éducative au service d’un  football éminemment  populaire et productif de joueurs talentueux, d’  entraîneurs aux compétences éprouvées autrement que par le khorti de la théorie,   et de dirigeants véritables chevilles ouvrières agissant surtout   en  militants bénévoles du renouveau du football juvénile. Dans la grande tradition algérienne, (le tas et terrain),  détruite malheureusement par  les ambitions inappropriées d’ignorants incultes, dépourvus de compétence et de conscience. Et d’une avidité de charognards féroces,  insatiables. Sans oublier qu’il faille procéder à la reconsidération totale, au dessus du palier de l‘amateurisme réhabilité et en lien  de subordination avec lui, de  l’organisation opérante de la pratique élitiste. Les grandes nations du foot n’ont rien trouvé de mieux pour s‘imposer. On en est loin.
Ouvrons les yeux. Et prenons les inepties flagrantes  et les  canulars soutenus aujourd’hui   pour tels,  avec philosophie.
Faut bien que ce monde là, à défaut de nous instruire ou nous convaincre, nous fasse marrer !

le 02 Octobre, 2010 |

FARID TALBI

À propos de Artisan de l'ombre

Natif de Sougueur ex Trézel ,du département de Tiaret Algérie Il a suivi ses études dans la même ville et devint instit par contrainte .C’est en voyant des candides dans des classes trop exiguës que sa vocation est née en se vouant pleinement à cette noble fonction corps et âme . Très reconnaissant à ceux qui ont contribué à son épanouissement et qui ne cessera jamais de remémorer :ses parents ,Chikhaoui Fatima Zohra Belasgaa Lakhdar,Benmokhtar Aomar ,Ait Said Yahia ,Ait Mouloud Mouloud ,Ait Rached Larbi ,Mokhtari Aoued Bouasba Djilali … Créa blog sur blog afin de s’échapper à un monde qui désormais ne lui appartient pas où il ne se retrouve guère . Il retrouva vite sa passion dans son monde en miniature apportant tout son savoir pour en faire profiter ses prochains. Tenace ,il continuera à honorer ses amis ,sa ville et toutes les personnes qui ont agi positivement sur lui

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