Edition du Dimanche 03 Octobre 2010
Des gens et des faits
Une ombre dans la nuit
La nouvelle de Yasmine Hanane
Résumé : Samy retrouve Manel pliée en deux par les contractions. Il l’évacue illico presto à l’hôpital le plus proche où elle accouchera d’un petit garçon. Samy se sentit coupable jusqu’aux tréfonds de son âme. S’il avait tardé une minute de plus chez Wahiba…
59eme partie
L’infirmière se met à rire.
- Franchement, nous avons eu des cas bien pires.
Samy la remercie et demande à voir Manel.
- Pas tout de suite. Elle doit se reposer, elle est exténuée.
Elle jette un coup d’œil à la pendule de la salle d’attente.
- La nuit est déjà fort avancée. Repassez dans la matinée. D’ici là, elle aura assez récupéré et vous aurez toute latitude de la voir, ainsi que le bébé.
Rassuré, Samy retourne à la maison. L’aube n’était pas loin ; il sentit son corps engourdi de fatigue. Il enlève son veston et s’allonge sur le divan du salon, où il ne tarde pas à s’endormir.
Il se réveille en sursaut en début de matinée, et tout de suite après, se rappelle les évènements de la veille. Il se dépêche de se préparer et se rendit à l’hôpital.
Manel arborait une très bonne mine et donnait le sein à son bébé. Il s’approche à petit pas de sa femme qu’il embrasse sur le front et passe une main caressante sur la tête du nouveau-né.
- Il est magnifique !
Manel sourit radieuse.
- Oui. Je ne cesse de le regarder.
- Comment te sens-tu ?
Elle fait une petite grimace.
- Comme un poisson rejeté par la mer.
Samy sourit.
- À voir ta mine, je dirai le contraire. Hier soir, tu m’as provoqué une de ces frousses !
Elle hoche la tête et lance :
- Alors là, tu peux dire que c’est plutôt moi qui avais la frousse. J’avais peur d’accoucher seule et de mourir sans…
Samy lui met un doigt sur la bouche.
- Tout ça est déjà loin. Je vois que tu reprends le dessus. Mais pourquoi n’as-tu pas essayé d’appeler quelqu’un ?
- J’ai essayé de te joindre, mais ton portable était éteint.
Samy se mordit les lèvres.
- Oui. J’étais en plein cours. Heu… Je veux dire en cours du soir.
Il eut honte de lui-même et se lève hâtivement avant que Manel ne remarque les rougeurs qui coloraient ses joues.
- Tu aurais pu demander, appeler la voisine, ou tes parents…
- Je n’en ai pas eu le temps. Les contractions s’étaient déclarées juste avant la fin de mon cours au lycée et je me suis dépêchée de rentrer, pensant que tu n’allais pas tarder. Puis tout est allé très vite, les douleurs s’étaient accentuées rapidement au point où je n’arrivais même pas à reprendre ma respiration. Alors je me suis allongée sur le lit en priant Dieu de me venir en aide. C’est à ce moment là que tu es arrivé.
à suivre
Y. H.
3 octobre 2010
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