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CE MONDE QUI BOUGE Ukraine, Staline sème le trouble Par Hassane Zerrouky

30 septembre 2010

Contributions


Joseph Staline, ancien dirigeant de l’ex-URSS, mort en 1953, effectue un retour pour le moins inattendu en Ukraine, et divise l’opinion de ce pays. L’affaire remonte au mois de mars dernier. A Zaporojié, ville de l’est de l’Ukraine, d’anciens soldats de l’armée Rouge, soutenus par la section locale du Parti communiste ukrainien, décident d’édifier à l’occasion du 65e anniversaire de la victoire sur l’Allemagne nazie en 1945 un monument, en granit rouge, à la gloire de Staline. Cette décision divise la population et les élus de la ville.


Les nationalistes ukrainiens, au passé douteux, se réclamant d’un mouvement qui avait collaboré avec l’Allemagne nazie, sont furieux, et tentent vainement d’empêcher la réalisation du monument. Il n’empêche, l’inauguration de la statue du «Petit père des peuples», autre nom attribué à Staline, a bien eu lieu en mai dernier. La polémique ne s’est pas pour autant arrêtée. La municipalité de la ville, dirigée par le parti Notre Ukraine de l’ancien président Viktor Youchtchenko, veut la détruire, au motif que «Staline est un tyran, au même titre qu’Hitler». En revanche, pour cette autre partie de la population dont les parents ont combattu dans les rangs de l’armée Rouge, Staline est celui qui a mené les Soviétiques à la victoire contre l’Allemagne nazie. «Quant on montait au front, on le faisait pour la patrie et Staline. Ce sont ces deux mots-là que nous criions en partant à l’attaque», explique un ancien de l’armée Rouge, cité par le quotidien Libération. «Pour les anciens, Staline est resté un héros», écrit le journal, citant une habitante de la ville. Avant d’ajouter que ce monument ne semble pas «scandaliser les habitants de la ville qui abrite déjà une immense statue de Lénine» et d’autres cadres dirigeants de la Révolution d’octobre 1917 ! Mieux, à en croire Libération mais aussi des médias ukrainiens, Zaporojié risque de faire tache d’huile. Des statues à la gloire de Staline sont projetées à Kiev, la capitale de l’Ukraine, mais aussi à Odessa sur la mer Noire. Joseph Staline a dirigé d’une main de fer l’ex-URSS durant près de 30 ans. Une période au cours de laquelle des cadres dirigeants et militants communistes, comme Boukharine, auront été les principales victimes. En 1956, trois ans après la mort de Staline, tirant les leçons de cette période, le 20e congrès du Parti communiste de l’Union soviétique, sous la direction de Nikita Kroutchev, avait décidé de tirer un trait sur cette période sombre de l’URSS. Il avait réhabilité les victimes du «stalinisme». Les statues de Staline avaient été déboulonnées, son cercueil retiré du Mausolée de la place Rouge à Moscou, ses portraits enlevés, les livres et ses recueils de discours retirés des rayons des bibliothèques et des librairies d’Etat, son nom même était à peine cité dans les livres d’histoire ou les discours consacrés aux commémorations de la bataille de Stalingrad ou à la chute de Berlin en 1945, tombé aux mains de l’armée Rouge. Même les films de fiction et les documentaires historiques consacrés à la Seconde Guerre mondiale réalisés dans les années 60 et 80, ne mentionnaient plus le nom de Staline. Seuls les anciens s’en souvenaient. Nostalgie oblige, depuis la disparition de l’URSS, la figure de Staline revient sur la scène politique russe et depuis quelque temps en Ukraine. Dans les rues de Moscou, ce retour au premier plan du «Petit père des peuples» n’est pas seulement le fait des communistes et des anciens de l’armée Rouge. C’est aussi le cas des communistes-nationalistes (ça existe) et des nationalistes russes qui se sont emparés de la figure de l’ancien dirigeant, la brandissant comme symbole d’une renaissance de la puissance à venir (selon eux) de la «Grande Russie». Aussi ce retour aux icônes du passé, au parfum nationaliste, a-t-il quelque chose de douteux et d’étranger aux idéaux et valeurs de la Révolution d’Octobre qu’un Joseph Staline n’a d’ailleurs jamais respectés.
H. Z.

Source de cet article :
http://www.lesoirdalgerie.com/articles/2010/09/30/article.php?sid=106697&cid=8

À propos de Artisan de l'ombre

Natif de Sougueur ex Trézel ,du département de Tiaret Algérie Il a suivi ses études dans la même ville et devint instit par contrainte .C’est en voyant des candides dans des classes trop exiguës que sa vocation est née en se vouant pleinement à cette noble fonction corps et âme . Très reconnaissant à ceux qui ont contribué à son épanouissement et qui ne cessera jamais de remémorer :ses parents ,Chikhaoui Fatima Zohra Belasgaa Lakhdar,Benmokhtar Aomar ,Ait Said Yahia ,Ait Mouloud Mouloud ,Ait Rached Larbi ,Mokhtari Aoued Bouasba Djilali … Créa blog sur blog afin de s’échapper à un monde qui désormais ne lui appartient pas où il ne se retrouve guère . Il retrouva vite sa passion dans son monde en miniature apportant tout son savoir pour en faire profiter ses prochains. Tenace ,il continuera à honorer ses amis ,sa ville et toutes les personnes qui ont agi positivement sur lui

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