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NOIR ET BLANC Par : MUSTAPHA MOHAMMEDI -Albert Camus

27 septembre 2010

M. MOHAMMEDI

NOIR ET BLANC  Par : MUSTAPHA MOHAMMEDI -Albert Camus dans M. MOHAMMEDI logo_imp
Edition du Dimanche 06 Septembre 2009

L’Algérie profonde


En 1959, en pleine guerre d’Algérie, Albert Camus, encore tout auréolé de son incroyable nomination, recevait au palais de Stockholm le prix Nobel de littérature.


Non sans mal d’ailleurs, un groupe d’étudiants algériens s’étant bruyamment invités pour le conspuer et le traiter de tous les noms, y compris celui de bâtard…
… Une première sous les lambris des Bernadotte qui ont dû faire frou-frou sous les dentelles, car jamais pareille insulte n’a été proférée devant tant de têtes couronnées, de calvities universitaires et de célébrités internationales, réunies dans une même salle.
Peu importait le protocole en usage, mais pour faire entendre la voix de l’Algérie combattante, toutes les arènes étaient bonnes à investir et toutes les insultes étaient bonnes
à dire.
L’étiquette, à la cour de Suède, n’a jamais arrêté le moindre char ni démobilisé le moindre contingent.
L’ambassadeur de France, visiblement gêné par cette intrusion, protestera pour la forme et réussira à faire évacuer la salle, mais pas à imposer le silence à un chahut
qui gagnera la rue.
C’était cela le but de l’opération du petit commando de potaches : frapper un grand coups médiatique.
Et dénoncer ce Français hybride, d’origine espagnole, ni homme de gauche ni écrivain de droite et viscéralement incapable de prendre une position tranchée dans un conflit armé qui aurait dû l’interpeller.
Comme il a interpellé les intellectuels du monde entier, à commencer par Sartre qui refusera le Nobel.
Du pain beni évidemment pour la presse people qui n’a pas raté une miette de l’incident. Surtout Paris Match.
De Camus, qui a préféré finalement sa mère à l’Algérie, que reste-t-il aujourd’hui de sa période oranaise ?
On sait qu’il a passé de nombreuses années à Oran. Il aurait habité la rue d’Arzew (aujourd’hui Ben-M’hidi) aux environs du numéro 100 ou 118.
Il a enseigné la philosophie au lycée Pasteur et faisait, semble-t-il, de nombreuses escapades à la corniche où il avait gîte et couvert chez un pied-noir qui tenait un ranch.
Camus ne fréquentait pas d’indigènes et n’en connaissait aucun.
Dans ses romans — la Peste entre autres — le musulman est zappé, rayé de l’intrigue, il ne fait même pas partie du décor.
D’ailleurs, il n’y a jamais que deux personnages tout au long de ses ouvrages : les Européens d’Algérie et… les Européens d’Algérie… le reste n’est que rhétorique.
Voilà pourquoi Camus restera toujours l’éternel Étranger à Oran. Rien ne rappelle son souvenir, pas même son oubli.

À propos de Artisan de l'ombre

Natif de Sougueur ex Trézel ,du département de Tiaret Algérie Il a suivi ses études dans la même ville et devint instit par contrainte .C’est en voyant des candides dans des classes trop exiguës que sa vocation est née en se vouant pleinement à cette noble fonction corps et âme . Très reconnaissant à ceux qui ont contribué à son épanouissement et qui ne cessera jamais de remémorer :ses parents ,Chikhaoui Fatima Zohra Belasgaa Lakhdar,Benmokhtar Aomar ,Ait Said Yahia ,Ait Mouloud Mouloud ,Ait Rached Larbi ,Mokhtari Aoued Bouasba Djilali … Créa blog sur blog afin de s’échapper à un monde qui désormais ne lui appartient pas où il ne se retrouve guère . Il retrouva vite sa passion dans son monde en miniature apportant tout son savoir pour en faire profiter ses prochains. Tenace ,il continuera à honorer ses amis ,sa ville et toutes les personnes qui ont agi positivement sur lui

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