Edition du Samedi 18 Septembre 2010
Une telle facilité qui renseigne sur les limites des pays de la zone à réagir seuls, mais aussi d’une possible volonté de certaines capitales d’entretenir ce climat d’insécurité.
L’enlèvement de sept ouvriers, dont cinq français, au Niger, pose encore une fois la question de l’efficacité des stratégies adoptées jusque-là pour en venir à bout des groupuscules opérant dans la région du Sahel. Mais surtout de l’inefficacité de cette facilité à régler la question des kidnappings en payant des millions d’euros de rançon.
Présentée comme ultime solution pour la préservation des vies humaines, cette attitude a vite eu des effets pervers et inverses puisqu’elle a ouvert l’appétit des ravisseurs qui récidivent dans le même périmètre avec une telle facilité qui renseigne sur les limites des pays de la zone à réagir seuls, mais aussi d’une possible volonté de certaines capitales d’entretenir ce climat d’insécurité et de tension pour des intérêts certainement politiques, mais surtout économiques.
Avec 150 millions d’euros de rançon ramassés, les preneurs d’otages sont confortés dans leurs positions avec en prime une considérable manne financière à même de leur assurer la libre circulation dans ce vaste territoire désertique et d’éventuels recrutements.
En quelques années, les enlèvements et les divers trafics sont devenus le commerce le plus lucratif dans la région avec, malheureusement, des complicités officielles. De là, le paiement de rançon, quoique souvent démenti, devient un facteur encourageant pour les terroristes.
Que sont devenus alors les engagements internationaux pour une lutte commune contre ce phénomène ?
Quelques exercices conjoints, des formations pour les armées locales, mais rien de concret en matière de coopération.
D’ailleurs, remarque-t-on, qu’en est-il des demandes de matériels formulées par certaines armées pour traquer les terroristes ?
Juste de grands discours sur la coopération militaire, les alliances stratégiques dans la lutte, alors qu’en sous-main d’autres opérations aux antipodes de ces mêmes engagements solennels sont menées pour sauver les otages.
Est-il curieux d’ailleurs de voir l’aisance avec laquelle les services de renseignement des pays concernés arriver à trouver des intermédiaires pour les négociations alors qu’il leur est quasiment impossible de trouver une source d’information sur ces mêmes groupes terroristes.
D. B.
18 septembre 2010
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