Le Carrefour D’algérie
date();Mercredi 8 Septembre 2010
Le monde nous suit et ce n’est pas une affaire de terrorisme ou d’Al Qaida qui capte l’attention de notre Monde, non c’est le procès des non jeûneurs. Un procès qui a suscité des polémiques, un débat et surtout des inquiétudes en matière de liberté.
Certainement, nous sommes nombreux qui ne connaissent pas les sanctions prévues par les lois de la République en matière de non jeûne durant le mois sacré et ils sont nombreux les Algériens qui découvrent les sanctions. Tout a commencé avec ces deux maçons à Tizi-Ouzou qui ont bu de l’eau. Sauf que cela ne s’est pas arrêté à cette affaire, il y a l’affaire du restaurant d’Ouzellaguen. Et à croire le journal En-nahar, deux Algériens qui auraient pris du vin ou de l’alcool, ont écopé d’une peine de quatre ans d’emprisonnement. C’est beaucoup, le pire, ces deux personnes n’ont pas fait dans l’exhibition. Des ONG internationales dénoncent ces mesures et l’Algérie est de nouveau mise à l’index. Franchement, je ne sais pas ce que dit la loi à propos de non respect de Ramadhan, soit sur le non jeûne. Et pourtant, je n’ai jamais entendu de sanction lorsque j’étais étudiant, soit durant l’ère de Chadli ou Boumediene. On se souvient que l’on faisait des rafles dans les jardins où les non jeûneurs sont par la suite relâchés dans la nature sans faire de tapage médiatique. Même au temps du FIS ? L’Etat ne s’est jamais intéressé à ces histoires. Dans toute cette affaire, les juristes seraient divisés sur l’absence de loi sanctionnant sans aucun détour le non jeûneur. Ils convergent à soulever que c’est l’interprétation qui peut sanctionner l’individu, car le non jeûneur est fautif car ayant « touché » aux avaleurs de l’Islam. Il peut être sanctionné car pouvant provoquer des troubles dans la rue. Si l’on sanctionne au nom de l’Islam, il faut seulement le dire au peuple et avertir les Algériens avant le mois de Ramadhan et ce sera une autre histoire. Si on sanctionne un non jeûneur, pourquoi on ne sanctionne pas celui qui blasphème dans les endroits publics ? Et pourquoi l’on ne sanctionne pas selon ce que dit l’Islam en matière de non respect de Ramadhan ? Autre chose, tout récemment un imam a bien révélé que le jeûne d’un musulman non pratiquant est « irrecevable », une fetwa qui a été rapportée cette semaine par le quotidien « Echourouk Al Yawmi », alors pour sanctionner selon les lois algériennes ? En somme, chez nous, la liberté du culte n’a pas lieu d’être et n’a pas la même signification qu’ailleurs. Tout porte à croire que ce sont des procès « politiques » pour rassurer les Islamistes. Ces derniers ne vont pas se contenter de procès. Demandez l’avis de Chadli et il vous répondra !
8 septembre 2010
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