Edition du Dimanche 22 Août 2010
L’Algérie profonde
Qui est Gambetta ?
Noir et blanc
Par : Mustapha mohammedi
Si vous demandez à un Oranais qui est Gambetta, vous êtes sûr de deux choses : primo, il n’en sait rien, secundo, il s’en tape comme de l’an 10. Autrement dit, il s’en bat royalement les flancs.
Mais si vous lui demandez où se trouve Gambetta, là, la réponse est claire et tellement limpide qu’on pourrait en tirer deux watts de courant continu. De quoi illuminer le lycée Hamou-Boutlelis en cas de panne. Bref, il vous répondra que c’est le plus haut des faubourgs qui dominent la ville et que son avenue principale donne directement sur le village de Canastel après avoir dévié pendant longtemps sur son casino. Pour reprendre le titre d’un gros navet du cinéma français qui m’est resté au travers de l’estomac, de Gambetta n’importe quel Algérien pourrait dire qu’il y a “deux ou trois choses que je sais d’elle” aujourd’hui.
Trois, pour être exact. Son hôtel cinq étoiles qui s’en met plein les dents, son trio “bila houdoud”, qu’on a dépouillé de son talent et de sa bonne étoile, et cheb Hasni, l’icone, l’étoile filante qui a incendié le ciel d’Oran avant de se consumer dans son brasier. C’est ici, au cœur de Gambetta, dans cette banlieue qui l’a vu naître que cette brillante comète finira sa course. Dans le sang.
Sans un cri, sans un râle, à quelques mètres d’un ancien kiosque à musique… Alors, Gambetta, forcément on connaît.
M. M.
6 septembre 2010
M. MOHAMMEDI