Edition du Samedi 01 Décembre 2007
Editorial
Mauvais souvenirs ?
Par : Mustapha Mohammedi
En tout état de cause et quelles que soient les convoitises électoralistes des uns et des autres et leurs ambitions affichées, les dernières pluies qui se sont abattues sur le pays sous forme de déluge risquent de mettre les aiguilles à l’heure et “rafraîchir” bien des souvenirs.
Tout le monde l’aura remarqué, jamais campagne électorale n’a été aussi morose et de bout en bout sans relief. Même les affiches des candidats que l’on mutilait généralement pour exprimer un certain ras-le-bol ont été épargnées par l’outrage.
Certaines permanences de partis politiques qui, d’habitude, faisaient volontairement “briller” la musique pour attirer les curieux sont restées curieusement muettes. Du moins dans les grandes villes côtières.
À l’intérieur du pays, les choses ne se sont pas passées différemment. Pire, des leaders de grandes formations, qui ont battu le rappel de leurs troupes au cours de leurs meetings, n’ont pas fait salle comble partout où ils sont passés. À quelques exceptions près.
Ce seront, par contre, les têtes de liste des partis “sanafir” qui assureront le “spectacle”, les uns en promettant des tramways aux badauds des villages venus les écouter et les autres… un aéroport (pas moins) en chef-lieu de daïra.
Quelques candidats inscrits sur des sites balnéaires auraient même passé un deal : des voix contre une concession de plages…
En tout état de cause et quelles que soient les convoitises électoralistes des uns et des autres et leurs ambitions affichées, les dernières pluies qui se sont abattues sur le pays sous forme de déluge risquent de mettre les aiguilles à l’heure et “rafraîchir” bien des souvenirs.
Avaloirs bouchés, routes impraticables, trottoirs défoncés, trémie en cours de chantier fissurée, lézardée, vieux bâti totalement en ruine, asphalte mal rapiécé et, plus que tout cela, des morts. Des morts inutiles dont les municipalités auraient pu faire l’économie, si elles avaient fait preuve d’efficacité et écouté les doléances des citoyens. À Oran, des échauffourées ont opposé hier toute la journée les forces de l’ordre aux habitants d’El-Hamri parce qu’une dalle est tombée sur une jeune maman de 43 ans la tuant net. Là encore, les autorités locales n’ont pas réagi à temps. Ce soir, ou au plus tard demain, à l’issue du dépouillement des urnes, nous saurons tous si le spectre de l’incroyable abstention du 17 mai est bien derrière nous ou si, au contraire, il a installé ses quartiers pour de nombreuses années encore.
M. M.
6 septembre 2010
M. MOHAMMEDI