Edition du Lundi 30 Juillet 2007
Editorial
Justice sociale
Par : Mustapha Mohammedi
L’avenir de ces populations est intimement lié à celui d’une ville que l’on considère comme le poumon économique non seulement de l’Oranie, mais de tout le pays.
Si elle n’a pas vocation de régler en espèce dans les quarante-huit heures tous les problèmes qui se posent à l’Ouest — le pari étant impossible —, la visite du président Bouteflika aujourd’hui et demain à Oran devra permettre au premier magistrat de faire le point sur les contraintes qui grippent la machine pour mieux identifier des écrous à sauter et conforter ainsi les bases déjà posées du développement économique de cette région du pays. Et l’Oranie ce sont quatorze wilayas, des centaines de kilomètres de frontières partagées avec le royaume chérifien et au bord desquels une bonne dizaine de villages et d’agglomérations semi-urbaines vit au rythme lent des saisons.
Pour tous ces bourgs et pour tous ces hameaux où la terre est parfois avare et l’activité industrielles est nulle, un pôle attractif et même un immense marché propice à tous les business. À partir de là, tout s’explique et la pauvreté criante de cette Algérie profonde ne justifie en rien les trafics en tous genres de part et d’autre de la frontière et dont nos colonnes se font quotidiennement l’écho. Tout passe de ce côté-ci de la barrière. Les épices, les oranges, les vins, les spiritueux, les portables, les tissus et bien entendu la drogue marocaine ouvertement plantée et ensemencée dans les montagnes sauvages du rif.
En échange, les Algériens qui habitent sur cette minuscule bande tampon troquent sans vergogne leur essence et leur carburant en mettant régulièrement à sec les stations-service de Maghnia. Naftal ici n’a jamais trouvé la parade pour alimenter normalement les automobilistes. Quelquefois, ce sont des cheptels entiers qui quittent clandestinement le territoire pour aller engraisser les chevillards d’Oujda et de Ahfir.
Il paraît clair que la meilleure manière de sédentariser cette frange de la population est de l’occuper sur place par l’ouverture de nouveaux chantiers et au besoin quand la nécessité l’impose, par la délocalisation de certaines PMI qui éprouvent d’énormes difficultés en ce moment à s’épanouir sur le plan foncier dans les grandes villes. L’avenir de ces populations est intimement lié à celui d’une ville que l’on considère comme le poumon économique non seulement de l’Oranie, mais de tout le pays. Il paraît évident, compte tenu de tous ces paramètres, que plus la wilaya d’Oran progresse et prend de l’épaisseur et plus son chef-lieu se développe et plus la lézarde qui sépare cette mégapôle de son arrière pays se cicatrise. C’est aussi cela la justice sociale : donner la même chance à tous les enfants.
M. M.
6 septembre 2010
M. MOHAMMEDI