Edition du Lundi 30 Août 2010
Des gens et des faits
Une ombre dans la nuit
La nouvelle de Yasmine Hanane
Résumé : Wahiba, sans se gêner, s’amène chez Samy. Ce dernier est dans l’embarras. Mais la jeune femme pénètre sans hésitation aucune dans son appartement et prend ses aises avant d’inviter Samy à venir la rejoindre sur le fauteuil du salon…
36eme partie
Le jeune homme garde le silence et prend une cigarette qu’il allume d’un geste rageur. Il n’avait rien à dire à cette femme. Rien non plus à lui proposer, si ce n’était de rentrer chez elle le plus tôt possible.
- Tu as laissé le petit tout seul à la maison ?
Wahiba hoche la tête.
- Oui. Il a l’habitude. Tu sais bien que je travaille et, souvent, je ne rentre chez moi qu’a des heures tardives.
- Et… Et tu n’as pas peur qu’on le kidnappe ou qu’on vienne dévaliser les lieux ?
- Non. Tout est sécurisé chez moi. À commencer par le portail. Les serrures sont magnétisées par des cartes numériques et les fenêtres sont barreaudées.
Samy soupire.
- Et tu penses que cela est suffisant pour laisser un enfant seul à la maison.
Wahiba sourit.
- Tu n’as donc pas compris que je tente dès maintenant de le responsabiliser. Je l’ai déjà sensibilisé à tous les dangers domestiques, et Merouane est un enfant éveillé qui comprend vite et bien. Il n’y a aucun souci à se faire de ce côté-là.
Le jeune homme jette un coup d’œil à sa montre-bracelet.
- Il se fait tard Wahiba. Le petit va peut-être s’inquiéter.
- Non. À cette heure-ci, il doit être au chaud sous sa couverture.
- Et si jamais il fait un cauchemar ? Tu te rends compte qu’il peut s’affoler et faire une crise de panique !
Wahiba sourit.
- Quelle petite nature ? Je pensais que tu étais bien plus fort que ça de caractère.
- Non, mais te rends-tu compte un peu qu’un gosse de 6 ans à peine est tout seul dans sa chambre et que la maison est complètement plongée dans le noir.
- Qu’à cela ne tienne. Je laisse toujours les appliques du couloir allumées.
Elle s’étire encore sur le fauteuil et arrange son coussin. Samy la regarde faire. Apparemment, cette femme n’a pas l’intention de rentrer tout de suite chez elle.
Il se racle la gorge et reprend :
- Je suis fatigué Wahiba. Et demain, une longue journée de travail nous attend.
- Je sais.
- Alors, je crois que nous ferons mieux d’aller nous reposer.
- Mais je n’y vois aucun inconvénient.
- Parfait. Tu veux que je te raccompagne jusqu’au parking ?
- Au parking ? Mais pourquoi ?
- Mais pardi, tu dois bien récupérer ton véhicule pour rentrer, n’est-ce pas ?
Wahiba se relève sur un coude.
- Qui te dis que je veux partir ?
Samy est stupéfait.
- Tu ne vas tout de même pas passer la nuit ici !
- Et pourquoi pas ? minauda Wahiba.
- Il n’en est absolument pas question, s’écrie Samy hors de lui.
À suivre
Y. H.
30 août 2010
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