Le Carrefour D’algérie
date();Dimanche 29 Août 2010
Il y a des préjugés qui ont la vie dure. En voici un: une femme au foyer vaut mieux qu’une épouse qui travaille et surtout pendant le Ramadhan. Est-ce vrai?
C’est selon les femmes, pas selon les clichés. A bien écouter la vie, on découvre parfois que c’est l’inverse. Vous pouvez avoir sous les yeux une femme au foyer dont les pouces sont devenus géants à force d’être roulés plus souvent que le couscous. Elle est belle, elle est là, elle ne sort pas, mais elle ne sert à rien ou si peu, à son époux comme à sa propre famille. Vous pouvez aussi connaître ce genre de femmes-courages qui en arrivent à incarner le miracle en gérant avec le même effort, les mêmes deux bras et le même calme, le bureau et la cuisinière, l’époux et le patron, la soupe et le bus, le flan et le clavier. Sans se plaindre ou si peu, sans rien dire ou seulement «est-ce que c’est bon?» et sans demander sauf un sourire. Ce genre de femmes existe? Oui, disent ceux qui les vivent ou les attendent. Cet équilibre dur et pénible entre le devoir du foyer et la carrière n’est pas des plus aisés cependant. Cela demande l’effort, l’habitude mais aussi une sorte de culture algérienne qui se perd: celle de savoir que le foyer repose sur une femme et pas sur le salaire d’une femme et que la joie d’une famille n’est pas une soupe qu’on achète en paquet ni une colère au nom de l’égalité des tâches par égalité des fiches de paye. Les Algériens appellent ça «Ettarbiya» ou «El Asl». Une façon de dire que certaines femmes savent faire la part des choses sans se cacher ni derrière leurs diplômes ni derrière leurs fonctions ni derrière leurs emplois: une bonne Hrira unit mieux les couples que ne le fait le livret de famille d’ailleurs ou une cotisation aux dépenses communes.
29 août 2010
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