Le Carrefour D’algérie
Comment peut-on mener une politique, une stratégie de promotion des produits culturels si l’on ne dispose pas d’un inventaire complet, exhaustif et aussi descriptif que possible de ces produits? En dehors des grands débats sur cette question où se mêlent maintenant toutes les disciplines à commencer
par l’anthropologie et jusqu’à la dernière née, l’informatique, il suffit juste de prendre le temps, d’organiser et surtout de former pour parvenir à lister le patrimoine qui a fait les valeurs de notre société, mais qui reste inconnu du grand public. Quels sont à titre d’exemple tous les produits de la poterie et quelles sont leurs particularités régionales, les signes distinctifs, la valeur d’usage et les matières utilisées, l’expression picturale, la période d’apparition et de disparition, ainsi que tous les éléments qui nous permettent une entrée honorable dans cette mondialisation dont nous avons si peur. Quels sont les autres produits et comment leurs pratiques ont fait leurs apparitions dans une société qui s’est cloisonnée dans une partie du temps, et dont les générations actuelles n’ont retenu que la culture fast-food ayant pourtant besoin de repères pour éviter cette fameuse invasion culturelle si décriée. Juste pour nous déterminer en tant que nation ayant contribué à la formation de l’Universel. Si la culture est un tout, il est grand besoin d’en connaître les détails et renouer avec des métiers et des pratiques sociales allant de plus en plus à reculant. La faute à qui? A l’Etat? Aux citoyens? Aux deux si l’on considère que le citoyen n’a que l’Etat qu’il mérite. Car comment passer sur la méconnaissance de sa société et des valeurs qui la fondent en allant chercher chez les autres de quoi se déterminer par solution de facilité, par manque d’imagination et d’exigence en se laissant prendre au piège du quotidien. Si la course vers les fortunes faussement acquises ne laisse aucune place à l’inquiétude d’en savoir plus sur son Histoire, il ne faut plus s’étonner de ce manque d’éducation, dont nous avons fait un comportement unique en son genre dans lequel nous nous complaisons. Pourtant, les richesses culturelles de ce pays ont de quoi être fier. Il suffit de les connaître avant de s’attaquer aux grandes manifestations culturelles à gros budgets où nous finissons par présenter tout au plus quelques folkloriques tableaux d’un pays qui place son argent là où il ne faut pas.
29 août 2010
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