Edition du Dimanche 29 Août 2010
L’Algérie profonde
C’est dingue !
Noir et blanc
Par : Mustapha Mohamedi
Souterrain, clandestin ou parallèle, qualifiez-le comme vous voudrez, mais notre système économique qui se désactive automatiquement pendant le mois de Ramadhan doit sûrement poser quelques colles aux étrangers qui nous regardent
et qui ne comprennent rien à notre fourbi naturel ? et pour cause : comment pourraient-ils piger quelque chose à une “haïa qui ne répond ni aux orientations de la ‘houkouma’ ni à la mercuriale et à la ‘diouana’” et prie qui reste indécelable dans n’importe quelle solution et au contact de n’importe quel réactif… Démonstration : Oran compte deux millions d’habitants et trois si l’on en inclut ses grandes banlieues. Sur ces trois millions de nezes et de citoyens bien rangés, 500 000 entrent en retraite partielle, totale ou en préretraite, donc qui ne travaillent pas, 500 000 autres sont en congé de maladie, de maternité, en congé annuel, en cessation d’activité, en vacances scolaires, en prison et, par voie de conséquence, ne font rien de leurs deux mains. Si l’on enlève des deux millions d’individus, encore debout, les enfants, les bébés, les nourrissons, les vieillards, les malades chroniques, les invalides, les impotents, les poètes, les musiciens, les meddalis, les “berralis” et les animateurs de mariages, il n’y aura pas grand monde pour produire, travailler et nourrir toute la population, celle qui bosse et celle qui se la joue fatiguée. Or, nos marchés regorgent tous les jours de fruits et de légumes, de viandes, de volailles, de farine, de semoule, de lait, de miel, de “cherbe” et à chaque rupture du jeûne, les Oranais s’envoient à la panse un festin à la fourchette bien gaillarde au point que certains dessèrent leur ceinture d’un cran. Comprenez-vous quelque chose à un système où il y a plus d’offres et plus de demandes et toujours moins d’efforts et… qui marche ?
M. M.
29 août 2010
M. MOHAMMEDI