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«El gouffa» par El-Guellil

28 août 2010

Contributions

Il est el ftour moins sept heures. Dans les  têtes, les programmes semblent cryptés. Non ! c’est plutôt l’antenne qui est mal orientée. «El gasaa» comme on l’appelle chez nous.  Le couffin nous attend à la porte d’entrée de l’appartement. Vide. Il est magique, on le remplit la veille, et le lendemain, la ménagère le présente à son mari vide. On a l’impression que la maison est tel un ogre, gargantuesque, il avale tout. Malheureusement, il ne recrache rien. Même pas la petite monnaie. Seule bénéficiaire de ce cérémonial « ventral », madame poubelle.


 Nous devons nous atteler chaque matin à le satisfaire le caddy, le sachet en plastique ou le couffin. Le marché nous fait marcher. Les étals dragueurs sont bien achalandés. Objectif : pêche dans les profondeurs des poches. Nos mains, conditionnées par les yeux, s’y plongent régulièrement comme un filet à fines mailles. A l’intérieur, les billets de banque, longtemps camouflés dans les abysses, bâillent, ils ont hâte de changer de main. Armés d’un optimisme insolent, nous déambulons vers les marchands et les autres marchant bipèdes : les pickpockets. Les deux se ressemblent. Les premiers ont un registre de commerce pour te plumer, les seconds leur doigté. Les premiers payent leurs impôts sans grâce, les seconds payent en tôle et attendent la grâce présidentielle.

Ceux qui ont pu régler leur antenne mentale ont à peine le son. On les remarque. Lucides comme des automates, ils parlent avec leur couffin. Mais la convivialité n’est pas de mise. Les insultant de tant d’ingratitude, ils les accusent d’avoir un fond percé. Les maudissant d’exister. Les surprenant même de s’élargir, de devenir plus grands. Insatiables. D’être moins faciles à contenter.

De retour à sa niche, à peine la porte s’entrouvre que la ménagère, sans même dire un seul mot au pauvre diable de mari, lui arrache le panier et commence la découverte tel un archéologue si près de la pièce historique majeure. Et tel un archéologue, la déception se lit sur son visage. Lorsque le contenu n’a aucun intérêt. Visage de craie. La craie relevée. Elle regarde son époux avec dégoût. A force de traîner avec ce couffin, on arrive par devenir une Gouffa. Coup de grâce : «Ouache tu attends, la veille de l’Aïd pour habiller les enfants ?»

À propos de Artisan de l'ombre

Natif de Sougueur ex Trézel ,du département de Tiaret Algérie Il a suivi ses études dans la même ville et devint instit par contrainte .C’est en voyant des candides dans des classes trop exiguës que sa vocation est née en se vouant pleinement à cette noble fonction corps et âme . Très reconnaissant à ceux qui ont contribué à son épanouissement et qui ne cessera jamais de remémorer :ses parents ,Chikhaoui Fatima Zohra Belasgaa Lakhdar,Benmokhtar Aomar ,Ait Said Yahia ,Ait Mouloud Mouloud ,Ait Rached Larbi ,Mokhtari Aoued Bouasba Djilali … Créa blog sur blog afin de s’échapper à un monde qui désormais ne lui appartient pas où il ne se retrouve guère . Il retrouva vite sa passion dans son monde en miniature apportant tout son savoir pour en faire profiter ses prochains. Tenace ,il continuera à honorer ses amis ,sa ville et toutes les personnes qui ont agi positivement sur lui

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