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29.“L’inacceptable cause” La nouvelle de Adila Katia

28 août 2010

1.Extraits

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Edition du Samedi 28 Août 2010

Des gens et des faits


“L’inacceptable cause”

La nouvelle de Adila Katia

Résumé : Kahina est définitivement rassurée pour Sami. S’il ose menacer, c’est qu’il se sait fort et capable d’assumer. L’ambiance dans le car est bon enfant. Des chansons kabyles soutenues par les claquements de mains et des youyous. Pour tous, la marche pacifique se fera sans problème, mais ils déchantent très vite une fois arrivés aux portes d’Alger…

29eme partie

Sur le champ, personne ne peut savoir se qui se passe. La circulation était bloquée devant, et comme aucun accès n’était possible vers la capitale, il leur faudra plus de deux heures pour pouvoir faire demi-tour et rentrer dans leurs villes. Plusieurs wilayas s’étaient données rendez-vous pour ce jeudi et le goût amer que les marcheurs avaient sur la langue n’était pas près de partir, tout comme la colère. En empêchant cette marche, le pouvoir ne faisait que renforcer le mouvement protestataire. Les premières informations que peuvent avoir les passagers des cars rentrant sur Tizi Ouzou leur viennent de la radio. Le journaliste parle de dépassements qui aurait provoqué des affrontements à la place du 1er-Mai puis dans d’autres quartiers. Il parlait de blessés et surtout de contre-manifestation. Des jeunes s’en étaient pris aux marcheurs venus de Kabylie, criant bêtement que la capitale était à eux en leur disant de repartir !
- Mon fils, murmure Kahina, le cœur fendu, imaginant les affrontements avec les forces de l’ordre. Mes pauvres enfants. Dire que les hitistes ont pris parti avec eux ! Comme s’ils ne vivaient pas dans la misère, dans l’indifférence ! Ce ne sont pas les Kabyles qui vous méprisent mais le pouvoir.
Kahina pleure en se tenant le ventre. Les images qui défilaient en elle l’effraient. Elle avait peur comme jamais pour son fils, s’il était parmi les premiers manifestants à être arrivés à Alger, il n’aura pas l’occasion de fuir les coups de matraques, les jets d’eau chaude en plus du gaz lacrymogène.
Quand le chauffeur capte une radio étrangère, tous dans le car se taisent pour écouter le bulletin d’information. La journaliste confirmait. Il y avait bien un mouvement de contre-manifestants et le bilan s’alourdissait d’une minute à l’autre. Des actes de vandalisme avaient eu lieu dans certains quartiers. Les informations alarmantes leur serrent les tripes. Tous s’inquiètent pour leurs proches. Kahina se sent glacée. Une envie de vomir ne la lâche plus. La circulation ralentie par les encombrements n’arrangeait pas les choses. Il est un peu plus de vingt heures quand le car, suivi d’autres arrive à destination. Les passagers se pressent de rentrer chez eux pour voir le journal télévisé. Kahina ne pourra pas faire comme eux. À peine est-elle descendue du car qu’une douleur au ventre la plie en deux. Elle ne peut même pas se redresser. Un homme âgé lui vient en aide. Il l’emmène chez le médecin. Kahina devra attendre un peu. Il y avait déjà plusieurs urgences. Les mauvaises nouvelles de ce jeudi noir avait provoqué bien des hyperglycémies, d’hypertension chez certains et avaient même réveillé des ulcères guéris depuis longtemps.
- Vous êtes allée à la marche ? lui demande l’épouse du médecin. Vous avez eu ce courage !
- Je pensais y voir mon fils, répond Kahina toujours pliée par la douleur malgré l’injection du médecin. J’étais fière de savoir qu’il avait tout fait pour que les manifestants n’aient aucun problème de transport. Mais avec ce qui s’est passé aujourd’hui, je crains de ne plus le revoir ! C’est mon unique enfant.
- Allons au salon si vous voulez regarder avec nous le journal du soir, propose l’épouse du médecin en l’aidant à se lever. C’est la pièce d’en face.

à suivre
A. K.

À propos de Artisan de l'ombre

Natif de Sougueur ex Trézel ,du département de Tiaret Algérie Il a suivi ses études dans la même ville et devint instit par contrainte .C’est en voyant des candides dans des classes trop exiguës que sa vocation est née en se vouant pleinement à cette noble fonction corps et âme . Très reconnaissant à ceux qui ont contribué à son épanouissement et qui ne cessera jamais de remémorer :ses parents ,Chikhaoui Fatima Zohra Belasgaa Lakhdar,Benmokhtar Aomar ,Ait Said Yahia ,Ait Mouloud Mouloud ,Ait Rached Larbi ,Mokhtari Aoued Bouasba Djilali … Créa blog sur blog afin de s’échapper à un monde qui désormais ne lui appartient pas où il ne se retrouve guère . Il retrouva vite sa passion dans son monde en miniature apportant tout son savoir pour en faire profiter ses prochains. Tenace ,il continuera à honorer ses amis ,sa ville et toutes les personnes qui ont agi positivement sur lui

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