LIBRAIRIE SOCRATE D’ALGER
L’Histoire racontée dans les «Mille et une news»
Décor des Mille et Une Nuits au «Mille et une news» de la librairie Socrate News d’Alger. On se croirait dans une «kheima» ou dans un caravansérail, quelque part sur la route de la soie.
Des hommes et des femmes sont assis sur des matelas, des tapis ou des poufs et suivent attentivement les images qui défilent sur un large écran blanc. Il n’ y a pas une place de vide. Le film qui captive ainsi l’attention, est le documentaire «La guerre de Libération nationale, vue par les moudjahidate», réalisé par Yamina Chouikh.
Des femmes et aussi des hommes parlent des «années de braise » ayant précédé le déclenchement de la lutte armée. Voulant certainement sortir des sentiers battus, la réalisatrice de Rachida a donné la parole à beaucoup «d’anonymes» de la guerre de Libération nationale qui s’expriment pour la première fois. «Ce qui s’est passé le 8 Mai 1945 nous a confirmé que l’accès à l’indépendance par la revendication politique était impossible », dit un témoin. Des images en noir et blanc nous montrent l’ouverture d’une séance à l’Assemblée algérienne sous les airs de la Marseillaise. Créée par la loi du 20 septembre 1947, l’Assemblée algérienne a été élue en avril 1948 et dissoute le 20 avril 1956 par le décret numéro 56-379. Elle était composée de 120 délégués, élus par deux collèges : citoyens de statut français et citoyens de statut musulman. Le problème, comme l’a fait remarquer une moudjahida, c’est que le «un million de Français valent les neuf millions de musulmans», parce que leurs voix n’ont pas la même valeur. La même intervenante fait remarquer que les femmes, à l’époque, n’avaient pas le droit de vote. Un homme, certainement militant du PPA, donne sa version des luttes durant cette période particulière : «Le PPA n’a pas revendiqué l’égalité ou le droit de vote pour les femmes, car dès le début, sa revendication principale, c’était l’indépendance.» Donc, ajoutera- t-il, cette formation politique ne demande pas des réformes à une institution coloniale dont elle ne reconnaît pas la légitimité. Le 1er novembre 1954, cette «nuit du destin», éclate le premier coup de feu de la Révolution algérienne. Dans le documentaire de Yamina Chouikh, des femmes parlent de leur participation à cette révolution. Loin de cette image idéalisée de femmes au maquis, certaines parlent de problèmes qu’elles ont rencontrés. La projection, mercredi soir, du documentaire La guerre de Libération nationale, vue par des moudjahidate entre dans le cadre des activités culturelles les «Milles et une news» qu’abritera jusqu’à la fin du mois de Ramadan la librairie Socrate News de H’mida Layachi. La date de sa projection coïncide avec celle du 20 août des années 1955 (offensive du FLN dans le nord constantinois) et 1956 (Congrès de la Soummam). Jeudi, Abdelmadjid Merdaci et l’historien Daho Djerbal devaient animer une conférence-débat sur «Le 20 août et la question de l’écriture de l’histoire». Ce soir, dimanche, le sociologue Ali El-Kenz animera une conférence intitulée «Les intellectuels, l’islam et la langue».
Kader B.
Source de cet article :
http://www.lesoirdalgerie.com/articles/2010/08/22/article.php?sid=104887&cid=16
22 août 2010
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