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Quelle école pour mon fils ? par Boutaraa Farid

19 août 2010

Contributions

De nos jours la question du choix d’une école pour nos enfants refait surface et beaucoup de parents ne sont plus convaincus de la prestation de l’école publique du coin qui n’apparaît que telle une garderie pour mioches.



En effet, le problème est plus grave et demande un penchement sérieux sur cette interrogation qui suscite de vives réfractions sur le devenir de notre progéniture qui peine à aimer le chemin de l’école et où chaque matin les mamans s’arrachent les cheveux pour les convaincre de rejoindre les bancs d’école. Apprendre est devenu une corvée pour un grand nombre d’écoliers qui n’affichent aucun amour pour le savoir. C’est le désintéressement d’une grande tranche de nos bambins qui ne font plus confiance en cette institution scolaire qui mène au chômage après des années d’emprisonnement. L’école d’aujourd’hui n’est qu’un lieu malfamé et un peu vieux, qui fatigue l’âme et les yeux.

L école contemporaine ne forme plus à cause tout bêtement des multiples réformes qu’a connues ce secteur très sensible. L’école algérienne est toujours en phase de mutation et de transformation et chaque année les parents d’élèves ont la frousse devant cette école qui se cherche et qui mène la vie dure à toutes les mères qui n’ont qu’un souhait : la réussite des enfants. Ces derniers qui n’ont même pas assez de force pour soulever le cartable et sans parler de ceux qui habitent des lieux isolés et qui font souvent de la marche à pieds pour rejoindre ce lieu sacré du savoir. Le petit écolier crie souvent son stress et son dégoût de toutes ces contraintes qui le déracinent de son milieu naturel et l’obligent à prendre des responsabilités qui le fatiguent et nous avons déjà vu ailleurs des enfants avec des armes en cette vaste Afrique qui reste un champ d’expérimentation de tout genre. L’enfant algérien sent qu’il ne vit plus son enfance avec ce lot de devoirs de maisons qu’il devrait faire à la sortie des classes. L’enfant des temps modernes n’a plus le droit au jeu après des heures de labeur. Alors que le petit devrait vivre cette époque d’innocence loin de tout traumatisme, ni ordre quelconque qui le fait sentir qu’il est coupable de quoi que ce soit.

L’enfant devrait oublier les cris de cette professeur qui hurle à longueur de journée et qui ne prépare pas ses fiches et qui attend comme toujours les réponses des élèves qui trouvent de l’aide à la maison. Les jeunes écoliers d’aujourd’hui n’arrivent plus à s’adapter à ce changement brutal et ne savent plus ce qui est secondaire de ce qui est vital.. Le môme d’aujourd’hui n’est qu’un morceau de glace qui craint le coup de soleil, ainsi que la froideur des vociférations de sa maîtresse. Le mioche ne veut plus mener une vie de machine et se demande souvent pourquoi ce repas froid qu’on lui sert à la va- vite et pourquoi on le prive d’une soupe chaude ? Le môme d’aujourd’hui ne déchiffre plus les contes et les légendes et il ne comprend toujours pas ce monde, insensé, vide et immonde. Il veut plus d’amour, de compréhension et son attachement à ses grands-parents est la preuve de son refus de cette brusque autorité des parents qui n’ont qu’un souhait celui de le voir le premier de la classe, sans tenir compte de ses capacités, ni de cette peur qui le terrorise et le fait tomber malade avant chaque examen. Les parents souvent l’obligent à leur cacher ses mauvaises notes, à leur mentir et à imiter même dès fois leur signature. Ces mêmes parents qui ont une grande part de ce qui ce passe dans nos écoles suite à leur ignorance du suivi de la scolarité et qui n’iront consulter les enseignants que lorsque leurs enfants ont un problème. Pourquoi attendre le pourrissement de la situation pour se plaindre et pourquoi accuser toujours les autres, alors que certains parents ne suivent jamais les mioches, une façon de les réconforter et de prouver qu’on s’intéresse à eux et l’enfant des fois agit négativement pour punir ses parents qui restent cupides et qui courent souvent derrière l’argent et surtout les papas qui rentrent tard la nuit et qui repartent tôt le matin sans même revoir les petits.

L’enfant d’aujourd’hui ne trouve pas l’amour ni chez lui ni dans cette école qui ressemble à une sombre et vide prison. Il est là hébété et stressé par tout ce monde qui grouille et cette méchanceté des murs nus et ce froid des cœurs et des têtes. Il ne retient rien de ce que dit cette enseignante maigre et nerveuse et qui mange les goûters de ses élèves. L’écolier veut rester chez lui, mais la maman n’est pas là et son père ne veut plus l’écouter. Le petit désire lire des sourires sur les visages, des encouragements qui l’aident à fuir ce monde d’adulte pour aller au palais des jeux et des manèges. Il est en quête de jardins magiques, de rivières infinies, de verdure et de monts de miel et de caramel. Il est à la recherche d’un monde féerique, où tout est gratuit, tout est beau et magique L’enfant d’aujourd’hui rencontre des difficultés qui devraient êtres prises en considération avant qu’il ne soit trop tard et qu’il décide de mettre fin aux études sans prévenir ses proches de cette grave décision. L’école primaire est la base du savoir et si l’enfant ne s’adapte pas ou rate sa première entrée c’est toute sa vie scolaire qui dépendra plus tard. Pourquoi ce manque de salles de cours ? Et pourquoi cette surcharge des classes ? Pourquoi ces repas froids ? Et pourquoi toutes ces matières et tous ces devoirs de maison que l’élève fera chaque soir et qui ne sont pas des applications de ce qui a été fait le jour même, mais une préparation des cours suivants et des résolutions des exercices avant le cours. On se demande que font ces enseignants du primaire en classe avec les élèves si tout doit être préparé à l’avance et quel sort sera destiné aux enfants qui n’ont personne pour les aider chez eux? Et le cas de l’apprentissage du français en ce palier devrait être enseigné en deuxième année, afin que les petits apprennent cette langue qui reste le seul moyen d’enseignement à l’université algérienne.

L’école d’aujourd’hui ne répond plus aux attentes des parents et beaucoup d’entre eux désirent avoir affaire à une institution scolaire, où le sérieux est de rigueur et où les mauvais élèves n’ont pas de place. Une école qui n’accorde pas de notes bonus aux enfants des responsables et des riches et qui évalue avec exactitude et qui enseigne selon les besoins des apprenants et qui offre à l’enseignant l’opportunité de chercher les failles et de préparer les cours qui répondent aux besoins des disciples. Un enseignement qui a pour tâche la recherche de toutes les lacunes et une remise à niveau qui facilitera les activités pédagogiques à l’ensemble de la classe et surtout les plus doués qui ne vont pas s’ennuyer, car ils auront toujours de quoi satisfaire leur appétit du savoir. Ajoutant à cela un enseignement par objectifs que l’enseignant se fixe d’avance selon le niveau réel de ses apprenants et les compétences et savoir-faire qu’il désire installer chez ses apprenants.

Par contre dans l’école actuelle, la majorité des enseignants travaillent avec deux ou quatre élèves et le reste de la classe ne fait que passer du temps et n’attend que la cloche pour sortir jouer. Et dans tout ce drame les parents sont aussi complices de ce qui se passe devant leurs yeux et tout ce qui compte reste le passage de leur enfant aux classes supérieures, sans tenir compte de l’assimilation des connaissances. Les parents approuvent ce passage et savent d’avance que ce transit des écoliers vers les collèges est une condamnation des petits, car ils n’ont malheureusement aucune base pour suivre avec les professeurs qui suent pour les faire taire seulement. Ces mêmes élèves sans aucune inquiétude du moment qu’ils ont pris l’habitude de passer tous les niveaux. Ces mêmes élèves auront eux aussi la chance d’accéder au lycée au lieu d’être orienter vers un centre de formation professionnelle. Ces lycéens perturbent le climat et feront la loi et iront même à l’acte du tabassage des éducateurs sans parler des menaces que les enseignants reçoivent au quotidien. Quant au bac, ces braves soldats du copiage feront tout et iront même aux menaces pour enfin obtenir ce diplôme qui leur permettra de dormir à l’aise loin des reproches des parents et là, aussi ces étudiants passeront trois ans en première année avant de changer de filière ou de s’intégrer dans des associations qui l’aideront à exercer quelques pressions sur les enseignants qui vont céder et en fin de parcours certains de ces futurs diplômés ne sauront même pas rédiger une petite demande d’emploi en arabe et nos responsables sont satisfaits comme d’habitude des résultats et beaucoup d’éloges seront adressés à l’encontre de cette école qui brille chaque année dans le monde des ténèbres en faisant des milliers de pas en arrière.

Il nous semble qu’il est temps pour nous de rectifier le tir est d’avouer que ces réformes n’ont rien amené de bon et que nos enfants trouvent du mal à gober toutes ces matières. Il est temps pour nous de stopper ce jeu dangereux qui fera brûler les doigts de nos écoliers et qui fera de nos écoles des geôles où nos enfants apprendront le mensonge, la violence, la drogue et surtout la haine de tout.

L’école d’aujourd’hui devrait être un lieu de savoir qui aide l’enfant à acquérir des connaissances et une éducation qui l’aideront à comprendre son entourage et à commencer à aimer la vie, la patrie et ses parents et amis et surtout à respecter les autres. L’école primaire est la base de tout enseignement et le choix de futurs enseignants doit être aussi méticuleux, car l’enseignant de ce palier devrait avoir ses diplômes et surtout une grande patience et de l’humour pour faire passer ses messages. L’enseignant du primaire ne devrait jamais être nerveux ou coléreux. Quant aux programmes les responsables devront un peu réduire les heures de travail en classe et surtout éviter les préparations des cours à la maison. Eviter aussi la politique de répression et de contrôle des enseignants, par une politique de récompense de tous les enseignants de chaque établissement par le directeur et selon les résultats obtenus. Une revalorisation de tous ces hommes et ces femmes qui ont choisi ce métier noble et qui mérite un peu de respect par cette société qui a perdu ses repères et qui court derrière des mirages. Cette société qui a plongé dans le gouffre de l’abîme et l’oubli et qui rabaisse les nobles et les savants pour les remplacer par les nouveaux riches.

Quant au domaine des moyenspédagogiques, il a été constaté un manque de classes pédagogiques qui évitera la surcharge des élèves et la possibilité de procéder à une sélection des apprenants selon les prérequis et le rythme d’assimilation des cours. Il faut cesser cette politique de faire passer tous les élèves afin de calmer les esprits et impliquer d’avantage les parents dans la confection d’une école moderne qui cherche un enseignement de qualité et non pas de quantité. Les parents ont aussi une grande part de responsabilité à jouer dans cette nouvelle école à travers l’association des parents d’élèves qui devrait accompagner les petits et les aider à acquérir de nouvelles habitudes et surtout les protéger contre tout mauvais comportement qui devrait nuire par la suite à la bonne scolarité de tous les enfants. Il reste à reconnaître que certains élèves sont vraiment pauvres et que l’Etat fera mieux de penser à offrir à tous les enfants des habits neufs à chaque rentrée scolaire et non pas des blouses et cela comblera tous les cœurs de ces petits mioches qui feront de leur mieux pour réussir.

À propos de Artisan de l'ombre

Natif de Sougueur ex Trézel ,du département de Tiaret Algérie Il a suivi ses études dans la même ville et devint instit par contrainte .C’est en voyant des candides dans des classes trop exiguës que sa vocation est née en se vouant pleinement à cette noble fonction corps et âme . Très reconnaissant à ceux qui ont contribué à son épanouissement et qui ne cessera jamais de remémorer :ses parents ,Chikhaoui Fatima Zohra Belasgaa Lakhdar,Benmokhtar Aomar ,Ait Said Yahia ,Ait Mouloud Mouloud ,Ait Rached Larbi ,Mokhtari Aoued Bouasba Djilali … Créa blog sur blog afin de s’échapper à un monde qui désormais ne lui appartient pas où il ne se retrouve guère . Il retrouva vite sa passion dans son monde en miniature apportant tout son savoir pour en faire profiter ses prochains. Tenace ,il continuera à honorer ses amis ,sa ville et toutes les personnes qui ont agi positivement sur lui

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3 Réponses à “Quelle école pour mon fils ? par Boutaraa Farid”

  1. Karima Dit :

    Génial ! ce que vous écrivez .je suis une maman et une enseignante et j ai peur pour l avenir de tous les enfants de mon pays . Merci. que Dieu vous protège.

  2. Malek Dit :

    J’ai beaucoup aimé votre façon de dire la vérité,car de nos jours l’école ne répond plus aux attentes des élèves. Votre analyse est objective et je vous souhaite un bon courage.

  3. Amina Dit :

    vous avez su faire unconstat réel de notre école.Maintenant c’est à nos responsables d’appliquer vos recomandations et conseils.

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