Mise sur la place publi que, l’idée de l’autoroute Est-Ouest, dès le début, a agréablement surpris. Plus de 900 km. Un chantier herculéen. En suivant les péripéties de sa réalisation, on déchante. Personne au sein de la multitude, laquelle quoi qu’on en pense a le droit de savoir, n’a compris pourquoi une ou des entreprises chinoises ont été retenues, alors qu’elles n’ont pas la réputation d’être championnes dans ce domaine. Entre quatre murs, un ministre l’a fait savoir à ses pairs. Il était seul. Ultra minoritaire.
On n’a pas non plus compris, pourquoi des entreprises algériennes, employant de la main-d’œuvre locale, n’ont pas été mises sur le coup, au nom de la préférence nationale. Si la réponse principale à ces sommaires questionnements est qu’il fallait réaliser la chose dans les délais fixés, tout le monde sait aujourd’hui que l’échéance fin 2009 n’a pas été respectée. Personne au sein de la multitude n’a compris l’acharnement à faire passer le tronçon Est par le parc naturel d’El Kala. Même les militants algériens de la protection de la nature, pacifistes et ne briguant absolument pas le pouvoir suprême ni local, ont fini, la mort dans l’âme, par renoncer et aller s’occuper de leurs pots de fleurs. On ne supporte pas les citoyens, ou ceux qui aspirent à la citoyenneté dans ce pays. Ou bien, on n’en veut pas du tout. Alors, au diable le classement mondial du site, après tout c’est l’Etat algérien qui en est le garant, non ? L’échéance n’a pas été respectée, malgré les engagements les plus officiels, et le ministre en charge du projet n’a pas démissionné. Au contraire, il redouble d’énergie. On sait qu’au sein de tous les ministères, normalement, on trouve des directions centrales, des experts, une inspection. Strict minimum. Que chaque ministère est représenté au niveau de chaque wilaya, et, que dans le cas des Travaux publics il y a, en principe, des ingénieurs partout. On constate, ces jours-ci que le ministre des Travaux Publics, Amar Ghoul, s’énerve contre Naftal qu’il «somme d’accélérer les travaux de réalisation de 42 stations multiservices», et qu’il exige «la livraison du tronçon Douéra-Birtouta avant la fin d’août», ce qui devrait permettre l’avancée de la deuxième rocade d’Alger (Zéralda-Boudouaou). Ça va dans tous les sens et le ministre, chef de chantier, ne parle pas de la partie Est du projet, celle qui empiète sur le parc naturel. Personne n’a compris que l’on songe aux stations-service, après la réalisation de l’autoroute. On se demande ce que deviennent tous ces commerçants qui sont désormais contournés par les automobilistes. Personne n’a compris que le ministre des Travaux publics se transforme en chef de chantier, à croire qu’il n’y a pas de personnel capable de suivre efficacement le colossal chantier principal et tous les sous chantiers. En apparence tout est centralisé chez le ministre, chef de chantier, animateur et coordinateur. Tout est en réalité atomisé. Et l’atome, l’ingénieur Amar Ghoul l’a bien fréquenté. Il est docteur d’Etat en physique nucléaire. Son sujet de thèse : la mécanique de la rupture.
15 août 2010
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