Edition du Samedi 24 Avril 2010
Des gens et des faits
“Le bonheur à portée de main”
La nouvelle de Adila Katia
Par : Adila Katia
RÉSUMÉ : Lydia est bien déçue et devra se faire à sa grossesse. Le spécialiste n’est plus disponible. Elle se remet au travail et simule sa grossesse sous un large hidjab. Elle devra s’expliquer plus tôt que prévu avec sa cousine Kamélia…
44eme partie
-Mais qu’est-ce qui t’arrive ? demande Kamélia. Qu’est-ce que tu me caches ?
- Rien, répond Lydia, en haussant une épaule. Rien de bien terrible. Il y a quelques mois, j’ai été agressée. Voilà, c’est tout.
- Tu as le don de te mettre dans des situations impossibles ! rétorque Kamélia. Si tu n’avais pas été ma cousine, tu peux être sûre et certaine que je t’aurais arraché les yeux, pour ce que tu nous as fait. Enfin, j’en avais l’intention après avoir lu ta lettre. Mais mon envie est vite passé. Dès que je t’ai vue, j’ai senti que tu n’étais pas bien. Pourquoi ai-je l’impression que tu me caches encore des choses ?
Lydia essuie ses larmes et fait comme si elle n’a pas entendu la question. Sentant que sa cousine ne la lâcherait pas avant d’avoir eu des réponses, elle décide d’écourter leur conversation en prétextant avoir du travail.
- Il faut que j’y aille, lui dit-elle. On se reverra ?
- À une condition, rétorque Kamélia. Maman n’est pas au courant, je ne veux pas qu’elle le sache un jour. Et je tiens à ta présence à mon mariage.
Lydia fond de nouveau en larmes et tombe dans les bras de sa cousine.
- Pardon… Je te demande pardon !
- C’est fait mais ne te ravise pas de recommencer ! Essuie tes larmes. Fais-toi une petite beauté.
- Oui. On se revoie bientôt ? demande Lydia.
- Je t’appellerai à ton travail.
Kamélia la serre une dernière fois dans ses bras. Elles se font la bise avant de se séparer. Lydia, bouleversée par ce qui vient d’arriver, appelle Souhila pour la prévenir de son retard.
- Je ne me sens pas bien, lui dit-elle. Tu peux répondre à ma place ?
- Tu vas tarder ?
- Je l’ignore. Je sais seulement que j’ai besoin d’être seule, soupire Lydia.
Elle raccroche et va s’asseoir dans un jardin public. Elle ne veut pas retourner à sa pension dans cet état. Elle est encore sous le coup de l’émotion. Elle s’est attendue à ce que sa cousine crie, lui arrache les cheveux et fasse un scandale mais, comme toujours, Kamélia a su se maîtriser. Elle lui a même pardonné. Lydia n’en revient pas.
- Mais même avec son pardon, je ne m’en sortirais pas…
En cherchant un mouchoir dans son sac à main, elle tombe sur son carnet de rendez-vous. Dans une semaine, elle devra revoir la gynécologue. C’est elle qui a suivi sa grossesse. Elles ont fini par sympathiser. Lydia l’appelle pour confirmer le rendez-vous. Dr Fatima la rassure. Elle peut venir quand elle veut.
Lorsqu’elle va à son travail, Souhila remarque sa petite amie.
- Tu devrais arrêter ton régime, lui conseille-t-elle. Tu as besoin de force, lui rappelle-t-elle.
- Je sais. Est-ce que tu as pris des appels en mon absence ?
- Oui. Ta cousine de France. Elle n’a pas laissé de message mais elle tient à ce que tu l’appelles, dit Souhila.
- Merci.
Lydia est encore très gênée. Elle n’ose pas l’appeler même si elle sait qu’elle ne lui en veut plus. Pendant toute la semaine, elle filtrera les appels, ne prenant que ceux d’ordre professionnel. Le jour de sa visite, chez Dr Fatima, Kamélia s’est présentée à son travail pour la voir. Souhila, qui l’a reçue, la trouve d’emblée sympathique. Sentant que Kamélia est quelqu’un d’exceptionnel, elle décide de la mettre dans la confidence. Au risque de se froisser avec son amie…
A. K.
(à suivre)
15 août 2010
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