Edition du Mardi 20 Avril 2010
Des gens et des faits
“Le bonheur à portée de main”
La nouvelle de Adila Katia
Par: Adila Katia
Résumé : Lydia s’est rendue chez un spécialiste très réputé. Elle découvrira que l’avortement peut se faire mais au prix fort. Elle accepte, même si elle n’a pas la somme exigée. Elle va demander de l’aide…
42eme partie
-Où
étais-tu partie ? Je me suis faite du mauvais sang pour toi, lui
dit-elle. Je veux des réponses Lydia. Tu n’avais pas prévu de sortir
durant toute la journée. Je veux savoir ce qui t’a retenue.
- Rien, j’ai passé la journée à marcher.
- Tourne-toi que je te vois, lui dit-elle en l’attrapant par le bras. Tu as pleuré ?
Lorsque
Lydia la regarde, elle peut voir ses yeux rouges. Elle a pleuré toutes
les larmes de son corps. Elle a été à la banque et a pris ses économies.
Pas même un quart de la somme exigée. Elle a appelé son amie Souhila
pour lui demander de l’aide. Souhila n’a pas refusé. Même avec les dix
mille dinars qu’elle lui prêtera, cela ne suffira pas.
- Dis, est-ce
que tu peux me prêter de l’argent ? demande-t-elle à sa tante. Je
voudrais partir en voyage pour me changer les idées.
- C’est une excellente idée. De combien as-tu besoin ?
- Ce que tu peux, quinze mille, dix mille, dit Lydia.
- Pour quand ?
- Dans quelques jours. Donc tu es d’accord ?
Houria lui assure que oui. Lydia est presque aux anges.
Elle entrevoit le bout du tunnel. Si elle parvient à réunir assez d’argent pour l’avortement, elle sera sauvée.
- Je vais préparer mes affaires, dit-elle. Je reprends le travail demain.
- C’est une bonne chose.
Dès
le lendemain, Lydia retourne à Zéralda. Elle passe déposer des affaires
chez sa pensionnaire puis se rend à son travail. L’accueil de ses
collègues lui met du baume au cœur.
Même son responsable a le sourire en la voyant à son bureau.
- Vous nous manquiez, lui dit-il. Ça va mieux ?
- Oui, répond-elle.
- Tant mieux.
La
reprise du travail est réellement le meilleur remède pour qu’elle se
ressaisisse. Souhila ne la quitte pas une seconde. Elle sent combien
Lydia souffre. Son regard est si triste. Un jour, elle l’invite à passer
la nuit chez elle.
Sa famille s’est absentée. Lydia est à l’aise.
Elles peuvent discuter de tout et de rien, sans craindre d’être
écoutées. Souhila a bien senti qu’elle lui cachait des choses. Elle
insiste pour savoir.
- Tu vas avoir besoin de cet argent pour quoi faire ?
- Ce que tu peux être curieuse, lui dit-elle.
- Prouve-moi ton amitié et raconte- moi… Tu n’es plus seule, la rassure-t-elle. Tu ne peux pas me laisser dans l’ignorance.
Lydia
hésite un moment et, refusant de perdre l’amitié de son amie, elle
décide de tout lui dire. Ce n’est pas facile mais elle y parvient.
Souhila, qui ne se doutait pas de la gravité de la situation, en reste
bouche bée.
Elle ne sait plus quoi lui dire. Elle pleure avec elle. Elle est désolée pour elle.
- Et comment feras-tu après pour excuser ton absence ? Ta famille va se poser des questions !
-
J’ai parlé à ma famille d’un voyage, lui confie Lydia. Pour expliquer
mon besoin d’argent et aussi pour avoir le temps de me remettre…
- L’idée du voyage est géniale. As-tu pris rendez-vous ?
- Oui, pour les examens. Après, ils fixent une date pour l’avortement, lui apprend Lydia. Je ne veux pas perdre de temps.
Souhila
propose de l’accompagner à ses rendez-vous. Comme prévu, dès le
lendemain, elle fait une prise de sang pour un bilan complet et remet
ses urines.
Elle donne un faux nom et se présente comme une femme mariée.
Une
semaine plus tard, elles prennent leur journée et se rendent à Alger.
Une grande déception l’attend. Le spécialiste est absent et les
infirmières ne peuvent pas lui fixer rendez-vous avant longtemps…
A. K.
(À suivre)
15 août 2010
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