Edition du Lundi 24 Mai 2010
Des gens et des faits
L’humiliation
La nouvelle de Adila Katia
Par : Adila Katia
RÉSUMÉ : Abdelghani a réussi à lui parler. Il a eu le coup de foudre. La jeune fille a compris qu’il est sérieux. Il veut la revoir. Il veut la connaître. Elle porte un beau prénom. Elle part en lui laissant l’impression de voir son bonheur filer…
4eme partie
Il reste un bon moment à regarder vers le tunnel de la faculté par où est parti le taxi, emmenant loin de lui cette jeune Wissam qui avait su lui ouvrir les yeux.
Elle n’avait rien fait pour que la chose soit mais son apparition est pour lui un signe du destin. Celui-ci semble ne pas l’avoir oublié…
Trempé jusqu’aux os, il décide de ne pas se rendre au bar et rentre chez lui.
Le vide de son appartement lui est insupportable mais il est réconforté à l’idée qu’un jour Wissam viendra y mettre sa chaleur et emplir le silence de sa voix de velours.
Abdelghani passe dans la salle de bain, prend une douche rapide. Il sèche ses cheveux et pour la première fois de sa vie, il s’inquiète et se regarde dans la glace. Est-ce qu’il est beau ? Lui plaît-il ? Enfin, lui plaira-t-il quand elle le connaîtra mieux ? Tout en se détaillant, s’arrêtant sur son nez aquilin, sur sa bouche mince et ses yeux noirs aux longs cils, rendant son regard plus profond, plus sondeur. Les tempes ont légèrement blanchi. Il reconnaît que cela lui donne un certain charme. Mais serait-ce suffisant pour accrocher Wissam ? Pour qu’elle accepte de se marier avec lui ? Déjà, il songe au mariage, sachant qu’elle sera l’unique femme de sa vie. Même s’il sait qu’il en est à sa seconde jeunesse, il garde espoir. Wissam ne peut être qu’à lui. Il a tellement attendu. Certes, il n’a jamais cherché à se trouver une compagne mais aucune des femmes qu’il a rencontrées n’a pu attirer son attention. Et il en a rencontré partout où il était allé à travers le pays ainsi qu’à l’étranger mais aucune n’a pu pénétrer son cœur à la façon de Wissam.
Pour la première fois depuis longtemps, Abdelghani ne passe pas la nuit à se morfondre, à regretter de n’avoir pas su bien faire par le passé. La nuit a beau être longue, l’espoir qui habite le vieux célibataire la lui rend plus douce.
Il dîne à une heure très tardive puis prend un peu d’alcool tout en regardant un film sur une chaîne étrangère. Il a fini par s’endormir à l’aube, rêvant déjà de la vie qu’il aurait avec Wissam. Il aurait dormi jusqu’à midi si un concert de klaxons dans la rue ne l’avait réveillé. Il était plus de huit heures. Abdelghani n’est pas d’humeur à travailler. S’il n’en tient qu’à lui, il resterait au lit, à continuer son rêve, mais éveillé ainsi il lui donnera le sens qu’il veut lui.
Les contraintes du travail lui reviennent à l’esprit. Il a beau avoir eu le coup de foudre, il ne pouvait pas passer son temps à attendre dimanche prochain, à espérer revoir Wissam. L’espoir ne payait pas.
Il ne tarde pas dans son lit et se lève pour ranger sa chambre, puis rince la vaisselle de la veille. Il passe un coup de serpillière sur le carrelage. Quand il juge que tout est bien propre et bien rangé, il va s’occuper de sa propre personne.
Il décide ne pas porter le costume de la veille mais un jean et un chandail. Habituellement, il les réservait pour le week-end. Sans trop savoir pourquoi, il avait envie de s’habiller décontracté. Depuis hier soir, il se sent plus jeune. Enfin, depuis qu’il a vu Wissam …
A. K.
(À suivre)
13 août 2010
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