18.L’humiliation La nouvelle de Adila Katia

Edition du Dimanche 13 Juin 2010

Des gens et des faits

L’humiliation

La nouvelle de Adila Katia

Par : Adila Katia

RÉSUMÉ : Wissam a deviné qu’il y avait un problème. Elle en parle avec Abdelghani. Ils iront voir un médecin. Abdelghani est inquiet. Wissam promet de rester avec lui quoi qu’il en soit…

18eme partie

Abdelghani a beau savoir que Wissam est sincère en lui promettant de rester auprès de lui, même si rien ne change en lui. Mais cela ne le rassure pas. Wissam n’a que vingt-cinq ans. Un jour,elle aura envie et voudra être aimée. Et il lui faudra retrouver sa liberté pour connaître le vrai amour !
À cette pensée, il perd le sommeil. Il ne veut pas la perdre. Elle est tout ce qu’il a de plus précieux au monde. Il fera tout son possible pour recouvrer sa virilité. Quitte à se rendre en France ou ailleurs pour se faire soigner par des spécialistes. Si le médecin le lui conseille, il fera les démarches prochainement. Il ne pourra pas rester les bras croisés à regarder le bonheur sortir de chez lui. Il fera tout pour le garder. Quitte à le mettre aussi dans une prison dorée !
Dès le lendemain, ils se rendent chez un gynécologue. Ce dernier les écoute et pose quelques questions avant d’examiner Abdelghani, puisque le problème était en lui.
Le spécialiste ne décèle rien d’anormal mais il lui demande de revenir le lendemain pour un prélèvement sanguin à jeun et aussi pour d’autres examens.
Plus d’une semaine passe avant qu’Abdelghani n’obtienne les résultats et qu’il ne revoie le spécialiste.
- Il n’y a rien d’anormal, lui apprend-il. Je pense que le problème est d’ordre psychologique…
- Je ne vois pas pourquoi. Je n’ai jamais eu de problèmes.
- Cela ne réside pas dans un problème mais peut-être qu’il y a eu une situation qui vous a marqué au point de vous choquer, répond le spécialiste. C’est pourquoi il vous faut beaucoup plus un psychologue qu’un gynécologue.
- Je vous dis que je n’ai jamais eu de problème ! répète Abdelghani en s’énervant un peu. J’ai eu une vie calme. Certes, je suis orphelin et ma mère a su m’éviter le besoin en travaillant durement. Nous avons vécu seuls, il n’y a jamais eu de problème !
- Alors, comment expliquez-vous cette indifférence à la sexualité dès votre plus jeune âge ? lui demande le spécialiste. Au point de ne pas pouvoir honorer votre femme ! Si je vous conseille un psychologue, c’est pour vous débarrasser de votre blocage.
Quand Abdelghani quitte le cabinet du spécialiste, il n’arrive toujours pas à admettre que son problème physiologique soit d’ordre psychologique. Il a beau fouiller dans sa mémoire tous les événements heureux et malheureux qui ont marqué son passé, ils n’ont aucun lien avec l’amour de cœur et de corps.
Lorsqu’il rentre chez lui, Wissam l’attend dans la salle à manger. Elle a préparé un succulent déjeuner et un gâteau aux fruits pour le café.
Elle remarque qu’il touche à peine aux plats qu’elle lui a servis et aussi qu’il évite son regard. Bien qu’il ne lui ait pas parlé de la visite qu’il devait rendre incessamment au spécialiste, elle songe aux résultats qu’il devait récupérer au laboratoire.
- À ta tête, je comprends que tu as les résultats. Il t’a dit quoi. Il t’a donné un traitement ? s’enquit-elle.
- Il m’a recommandé d’aller consulter un psychologue, répond Abdelghani. Je crois que je vais me rendre à  Paris. Peut-être que là-bas, ils pourront faire quelque chose ?

A. K.
(À suivre)