On vient juste d’en finir avec l’inscription des nouveaux bacheliers qu’on nous parle encore de l’université. Franchement, c’est trop! A quarante ans et plus, on n’a pas idée d’aller s’aligner sur des bancs en pleine chaleur, surtout quand on n’en a pas forcément envie. En plus,
il faut venir parce que les absents sont pointés et que c’est très mal vu. On ne donne pas de bons points aux plus assidus et aux plus zélés hyperactifs mais il faut être là, avec eux. C’est très recommandé. L’université de l’été du parti, c’est très important, nous dit un jeune encarté au sourire carnassier et aux dents pointues.
Très important, et ne vous avisez pas de dire le contraire, ce serait un crime de lèse-majesté. N’allez pas demander ce que font les partis en dehors de cette université de l’été. Durant les trois autres saisons de l’année. Vous seriez noyé de blabla et vous n’auriez d’autre alternative que de faire semblant d’écouter ou de fuir aussi vite que vous le pourrez. L’université de l’été, ça fait chic. Ça fait «parti» qui donne de son temps, en dehors des horaires administratifs. Ça fait «parti» qui pense. Hé oui ! Un parti pense ! Là, franchement, il y a des doutes.
Prenons le doyen, dont le sigle historique est patrimoine national, on ne connaît pas son programme actuel. S’il existe, il n’a pas été diffusé au grand public. Aujourd’hui, on sait qu’il n’est pas l’auteur du plan quinquennal 2010-2014. Après avoir pris connaissance, il est d’accord. Au cours de leur université qui vient de se terminer, les affiliés au doyen en ont parlé de ce plan quinquennal. En bien, bien sûr. Le contraire serait inadmissible, inimaginable. On ne critique pas un plan approuvé par le Conseil des ministres. On le soutient. On l’applaudit. On l’adoube. On lui donne une couverture politique. En plein été.
Facile de constater que ces étudiants de l’été ne se fatiguent pas les méninges. «Il fait trop chaud pour travailler», dit la pub. Le boulot de fond est mâché et ficelé, y a qu’à lever les mains en signe d’approbation. Les plus «politiques» auraient voulu que ce plan quinquennal soit «soumis» au Parlement, encore une fois histoire de l’habiller du costume des représentants de la Nation. Avec cette onction des deux Chambres, personne ne dira plus tard qu’ils ne savaient pas. Ce sont des idées comme celle-là qu’on s’est échangée à l’université de l’été du doyen qui s’est tenue cette fois-ci à Mostaganem. On y a aussi vendu des «pin’s». Même qu’un gros malin a eu une idée que les autres de la coalition gouvernementale n’ont pas eue: proposer un astronaute algérien pour un voyage dans l’espace, comme c’est le cas dans un certain nombre de pays. Quand on a des sous, tout devient possible. Sans faire de politique pendant les quatre saisons.
9 août 2010
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