Edition du Lundi 09 Août 2010
Culture
Ansomwin Hien : “J’ai eu en face de moi des confrères assoiffés d’écriture”
ATELIER D’ÉCRITURE À DAR ABDELTIF
Par : Sara Kharfi
Du 26 au 29 juillet, cet écrivain burkinabé qui a réalisé la prouesse d’écrire un roman en deux mois (durée de la résidence) a animé un atelier avec quelques jeunes auteurs algériens. Une louable initiative et une expérience à renouveler.
L’auteur burkinabé, Ansomwin Hien, présent à la villa Abdeltif pour une résidence de deux mois (du 10 juin au 10 août), a animé, la semaine dernière, un atelier d’écriture avec de jeunes auteurs algériens, notamment Hanifa Hanchi, Tarik Taouche, Yacine Ouledazouz et Lylia Bendjenane. Cet atelier “fait partie pour nous des résultats concrets de la résidence”, estime Youcef Benmhidi, chef du département du livre et de la documentation à l’AARC.
Très satisfait de sa résidence à Alger qui lui a permis d’écrire, et pour la première fois, un roman en deux mois, M. Hien nous a également confié que l’atelier s’était bien déroulé. “L’ambiance était vivante et féconde à tel point que tous les participants ont déploré la brièveté du temps de quatre jours imparti. Et moi, également, en tant qu’animateur. J’ai eu en face de moi des confrères assoiffés de l’écriture du roman, qu’aucun n’a encore essayée. L’attention était donc soutenue, et la pertinence des questions posées dénotait de l’intérêt attaché à cet atelier”, a-t-il appuyé. Ansomwin Hien, qui projette de publier son roman écrit à Alger à compte d’auteurs afin de le présenter à la Foire international du livre de Ouagadougou (FILO), a émis quelques réserves en révélant que “dans l’ensemble, le niveau est bon. Toutefois, les recommandations ont porté sur deux points essentiels : la nécessité pour eux de mettre un accent particulier sur la pratique, afin de maîtriser ce genre littéraire ; et la nécessité pour tous de travailler constamment à la maîtrise de la langue d’écriture (que ce soit le français ou l’arabe), car la grosse difficulté vient souvent du défaut de maîtrise linguistique”. Comme la résidence touche à sa fin, notre interlocuteur a rappelé que son séjour dans la capitale le marquera à jamais, grâce aux rencontres qu’il a faites.
“L’écrivain brésilien Paulo Coelho a dit qu’il faut laisser les anges nous parler de nous par la bouche des gens. J’en ai vécu la formidable expérience tout au long de mon séjour. J’ai rencontré des personnes affables, qui se sont montrées disponibles et attentives à mon égard. Aussi bien en ville, lors de mes emplettes, au sein du personnel de la Résidence, que parmi mes ‘colocataires’ de trois semaines. En effet, je me suis retrouvé à la Résidence avec sept étudiants de l’École des Beaux-Arts, quatre filles et trois garçons, également en résidence”, a-t-il synthétisé. Ansomwin Hien, qui nous déclarait, les premières semaines de sa résidence qu’il se sentait un peu isolé, a réussi au fil du temps à tisser des liens et à découvrir Alger à travers les perceptions de ses habitants. Cet écrivain prolixe, auteur de quatre romans, notamment l’Enfer au Paradis, s’est réjoui de sa présence à Alger qui lui a permis de réaliser une prouesse : écrire un roman en deux mois.
Du 26 au 29 juillet, et dans un cadre des plus plaisants, Ansomwin Hien a tenté de transmettre son expérience, travaillant ainsi sur son nouveau roman, et même sur un des textes. Lylia Bendjenane, cette jeune poétesse de 22 ans, qui projette prochainement de publier son premier recueil de poésie, nous a relaté son expérience de l’atelier qu’elle a trouvé fort agréable.
“C’était plutôt sympa, il y avait une bonne ambiance. Le courant est passé facilement. On aurait aimé que ça se prolonge parce que là où on a commencé à s’adapter, c’était déjà fini”, a-t-elle soutenu. Quant au mode de travail, cette poétesse de vocation — puisqu’elle prépare un ingéniorat en génie des procédés à l’USTHB — a expliqué qu’“on n’a pas eu de support le premier jour. Ensuite, il avait proposé une partie de son texte comme un support de travail. Et le dernier jour, on a même étudié un de mes textes”.
Cet atelier, ô combien bénéfique pour les auteurs en herbe, a permis à Lylia Bendjenane de “trouver des réponses à certaines de [ses] questions”. Il en a été, sans doute, de même, pour les autres auteurs ayant pris part à cet atelier. Espérons seulement que cette expérience sera renouvelée prochainement.
9 août 2010
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