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16.“L’inacceptable cause” La nouvelle de Adila Katia

9 août 2010

1.Extraits

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Edition du Lundi 09 Août 2010
14187 dans 1.Extraits

Des gens et des faits

“L’inacceptable cause” 

La nouvelle de Adila Katia


Par : Adila Katia

Résumé : Tahar craint pour Sami. Cette manifestation pouvait  tourner au drame. L’inquiétude de son mari la gagne. Elle recommande à Rachid d’être prudent. Ainsi, pour en avoir le cœur net, pour s’assurer que Sami va bien, elle se presse d’aller à la mairie pour lui parler…

16eme partie

-Vous n’avez pas vu Sami ?
Kahina venait de tomber sur Rachid. Le haussement des épaules de ce dernier n’est pas pour la rassurer.
- Il était avec toi tout à l’heure ?
- Oui. Il avait quelque chose à faire, je crois ! Mais je ne sais pas quoi. Il ne va pas tarder à venir ici. La marche commence dans quelques minutes.
Kahina ne peut pas attendre qu’il se montre. Elle se met à le chercher parmi les groupes de jeunes réunis ici et là. Tous portent des cagoules noirs. Les femmes, et elles sont de tous âges, aussi portent du noir. Les villageois étaient en deuil. Le chagrin de la famille de Massinissa était partagé par tous. Elle devait trouver un peu de réconfort en les sachant de cœur avec elle. Et cette marche permettait au défunt de ne pas mourir une deuxième fois. Personne ne l’oubliera. Il faisait partie de l’histoire maintenant. Non pas parce qu’il aura eu la chance de créer une machine moderne ou un remède pour le sida mais parce qu’il aura eu le malheur de tomber sous les balles assassines d’un gendarme. Sa mort à la veille du 21e anniversaire du Printemps berbère avait réveillé bien des démons. Cette colère n’était pas née aujourd’hui. Par la mort du jeune Massinissa, le “démon” kabyle était de retour.
- Sami ! Sami !
Kahina venait de l’apercevoir à une dizaine de mètres, en pleine discussion avec un jeune étudiant. Un groupe de manifestants qui venait en son sens l’empêche de le rejoindre, tout de suite. Elle doit se frayer un chemin parmi eux, tout en se haussant sur la pointe des pieds parfois pour voir s’il était encore là. Mais lui aussi avançait, le bras accroché à son copain.
- Sami ! Sami !
Kahina manque de se tordre la cheville. Elle avait perdu le talon de sa chaussure. Elle ne pouvait même pas le chercher. Le temps d’enlever sa chaussure et de retrouver son équilibre, Sami n’était plus visible. Elle avait beau scruter les visages qui allaient et venaient, celui de son fils n’était par apparent.
- Manque de chance, se dit-elle vite emportée par le mouvement de la foule. Lorsque celui-ci se met à crier, Kahina comprend enfin que la marche avait commencé.
- Ulac smah ! Ulac !
- Halte à la hogra ! crie un vieux près d’elle.
Mais sa voix est vite couverte par les cris d’une femme, pas plus âgée qu’elle. Celle-ci était furieuse. Ces yeux étaient rouges. Kahina imagine sans peine qu’elle devait avoir passé la nuit à pleurer un être cher.
- Laissez nos enfants ! crie-t-elle à pleins poumons. Ne touchez pas à nos enfants ! Le fruit de nos entrailles, on voudrait le voir grandir et vivre ! Personne n’a le droit de nous le prendre. Laissez-nous nos enfants tranquilles.
Ce ne sont pas des criminels, mais nos enfants !
Kahina, qui était alors emportée par la foule, se sent comme soulevée par les craintes que cette femme venait de réveiller en elle. Tout comme elle, elle avait peur pour son fils. Elle ne voulait pas qu’on lui prenne son fils. Ce serait ironique de la part du destin de faire tomber sous les balles des gendarmes ceux qui avaient échappé à celles des terroristes.
Kahina se met à crier fort, reprenant les mots d’ordre lancés devant elle, pour être entendu par le pouvoir, et même par le ciel.

à suivre
A. K.

À propos de Artisan de l'ombre

Natif de Sougueur ex Trézel ,du département de Tiaret Algérie Il a suivi ses études dans la même ville et devint instit par contrainte .C’est en voyant des candides dans des classes trop exiguës que sa vocation est née en se vouant pleinement à cette noble fonction corps et âme . Très reconnaissant à ceux qui ont contribué à son épanouissement et qui ne cessera jamais de remémorer :ses parents ,Chikhaoui Fatima Zohra Belasgaa Lakhdar,Benmokhtar Aomar ,Ait Said Yahia ,Ait Mouloud Mouloud ,Ait Rached Larbi ,Mokhtari Aoued Bouasba Djilali … Créa blog sur blog afin de s’échapper à un monde qui désormais ne lui appartient pas où il ne se retrouve guère . Il retrouva vite sa passion dans son monde en miniature apportant tout son savoir pour en faire profiter ses prochains. Tenace ,il continuera à honorer ses amis ,sa ville et toutes les personnes qui ont agi positivement sur lui

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