L’activité politique partisane dans le pays, déjà très peu soutenue le reste de l’année, s’arrête pratiquement totalement durant la saison estivale. Pour combler ce vide, des partis ont pris l’habitude d’organiser en cette période une espèce de forums réservés à leurs encadrements, auxquels ils donnent le qualificatif pompeux «d’universités d’été».
Au cours de ces rencontres, les participants sont censés débattre de thématiques en rapport avec les réalités nationales et tirer les conclusions sur lesquelles structurer leur discours partisan et arrêter des positions qu’ils auront à développer auprès de l’opinion publique.
Certaines de ces universités d’été partisanes donnent lieu à des débats et à des confrontations d’idées de haut niveau. D’autres, par contre, servent de tribunes à d’insipides logomachies et à une logorrhée d’essence courtisane.
Celle que le FLN vient de tenir à Mostaganem entre dans cette dernière catégorie. Ils étaient plusieurs centaines, trois mille selon les organisateurs, ces cadres et militants du FLN venus, paraît-il, dans la ville de Sidi Saïd pour décortiquer les tenants et aboutissants du pharaonique programme de développement 2010-2014. Ce qui devait donner lieu à des échanges «pointus» sur ce thème et à des ateliers de réflexion, n’a été en fait que l’occasion démontrant que l’ex-parti unique est tout sauf un laboratoire d’idées.
Par un certain côté, «l’université d’été» du FLN nous a rappelé ces fameuses et ridicules campagnes d’explications dont le parti était friand quand il monopolisait l’action partisane. Puisque leur «université d’été» a été consacrée à l’analyse du programme de développement 2010-2014, les participants, direction et encadrement du FLN, auraient pu ne serait-ce que s’interroger sur le pourquoi leur parti, qui est tout de même la force majoritaire de l’alliance présidentielle et la composante partisane prédominante dans les institutions étatiques, n’a pas eu son mot à dire dans l’élaboration de ce programme. Il ne s’est pas, en la circonstance, élevé une voix pour faire état des réserves, sinon des critiques que ce programme et la stratégie de développement qui le sous-tend ont suscitées dans les milieux de l’expertise économique, qui se refusent à faire dans l’unanimisme bêtifiant du camp présidentiel.
De toute façon, le débat sur ce programme présidentiel a été vite expédié à Mostaganem. Les participants de «l’université d’été» du FLN n’ont pas fait le déplacement pour «phosphorer» sur le sujet. Presque tout un chacun est venu pour nouer d’utiles contacts – les échéances électorales se rapprochant -, pour approcher les grosses cylindrées du parti et faire acte d’allégeance à celle-ci ou à celle-là.
La parenthèse de «l’université d’été» fermée, l’ex-parti unique se replonge dans l’hibernation pendant laquelle il s’occulte et ne se préoccupe nullement de ce que veulent, pensent ou attendent les citoyens. Il n’est pas le seul parti à se comporter ainsi. Tous ou presque sont logés à la même enseigne : celle du déphasage absolu avec la société et les citoyens.
8 août 2010
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