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«CHANGEMENT DE CULTURE» par K. Selim

28 juillet 2010

Contributions

La gestion de la crise créée par l’explosion de la plate-forme pétrolière dans le golfe du Mexique se déroule conformément à un scénario approuvé au plus haut niveau par Washington et Londres.



L’annonce du départ de Tony Hayward, directeur général de BP et fort mauvais communicant, n’est pas une surprise. Pas plus que les spécialistes ne sont surpris par son remplacement par un Américain, pour la première fois de l’histoire de la multinationale, Robert «Bob» Dudley, originaire du Mississipi, une des régions les plus affectées par le désastre écologique. Le directeur général sur le départ concentrait sur sa personne une bonne partie de l’animosité des médias et de l’opinion américaine. Ses déclarations lénifiantes sur le caractère «mineur» de la marée noire et son attitude jugée hautaine, caricaturalement anglaise, lui ont valu l’inimitié des faiseurs d’opinion yankees. Même le président Obama a confié qu’il «n’aimait pas» le personnage.

La rancœur de l’opinion à l’endroit de BP, partiellement cristallisée sur son ancien directeur général, risquait même de polluer les relations entre les deux cousins anglo-saxons, beaucoup ne retenant de la société transnationale qu’une origine britannique aujourd’hui largement diluée dans un actionnariat largement… américain.

La nomination du nouveau directeur général intervient à l’issue d’une réunion d’un conseil d’administration qui enregistre une perte de près de 17 milliards de dollars en seulement trois mois. Cette perte, pour astronomique qu’elle puisse paraître, ne menace pas le devenir d’une entreprise qui dispose d’une assise économique et financière très solide. BP enregistre en effet un cash-flow annuel d’environ trente milliards de dollars.

Le coût de la marée noire, en termes de dédommagements de ses victimes et de la réhabilitation des zones affectées; coûtera très cher. BP devra se résoudre à céder des actifs pour faire face à des besoins de liquidités conséquents. Selon toute vraisemblance, les cessions en cours de négociation ne devraient concerner que des gisements d’importance secondaire.

La crise du golfe du Mexique, pour coûteuse qu’elle soit, est donc financièrement supportable pour BP. Le préjudice subi par la multinationale relève davantage de la grave détérioration de sa réputation. Les menaces de sanctions agitées par quelques hommes politiques américains, qui soupçonnent BP d’avoir usé de son influence pour faire libérer l’agent libyen Al-Megrahi de ses geôles écossaises où il purgeait une peine de prison à vie pour l’attentat de Lockerbie, ont été un signal d’alarme très puissant.

La société pétrolière, qui vient d’annoncer le lancement de forages au large des côtes libyennes, a parfaitement reçu le message. Les armées de lobbyistes qui défendent les intérêts de la compagnie pétrolière à Washington n’ont pas pu étouffer l’affaire dans l’œuf et il devenait urgent de prendre des mesures destinées à calmer le jeu.

L’annonce d’un «changement de culture» par Bob Dudley fait partie d’une stratégie de communication destinée à redorer un blason très maculé. La réaction des médias américains, qui ont favorablement accueilli l’arrivée de Bob Dudley et salué le départ de leur tête de Turc Hayward, laisse penser que la démarche est efficace. L’effet Dudley a donc joué.

Mais plus que ces annonces, c’est l’arrêt définitif dans des délais rapprochés de la fuite qui conditionne le succès de la stratégie de gestion de crise enclenchée par BP.

À propos de Artisan de l'ombre

Natif de Sougueur ex Trézel ,du département de Tiaret Algérie Il a suivi ses études dans la même ville et devint instit par contrainte .C’est en voyant des candides dans des classes trop exiguës que sa vocation est née en se vouant pleinement à cette noble fonction corps et âme . Très reconnaissant à ceux qui ont contribué à son épanouissement et qui ne cessera jamais de remémorer :ses parents ,Chikhaoui Fatima Zohra Belasgaa Lakhdar,Benmokhtar Aomar ,Ait Said Yahia ,Ait Mouloud Mouloud ,Ait Rached Larbi ,Mokhtari Aoued Bouasba Djilali … Créa blog sur blog afin de s’échapper à un monde qui désormais ne lui appartient pas où il ne se retrouve guère . Il retrouva vite sa passion dans son monde en miniature apportant tout son savoir pour en faire profiter ses prochains. Tenace ,il continuera à honorer ses amis ,sa ville et toutes les personnes qui ont agi positivement sur lui

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